Afin d’être fin prêt pour mes ultras estivaux, il faut bien commencer à augmenter les distances de course depuis ma reprise fin janvier et c’est dans cette optique que j’ai décidé de m’aligner au départ du 51km du trail du Garlaban.
Avec
un depart à 6H30, j’ai l’impression de partir pour un ultra sachant que mon
réveil m’a sorti du lit à 4H30. Encore un peu endormi je pars m’échauffer avec
Sophie et Laurie venues pour faire un bloc d’entrainement et qui finiront en
tête, bravo les filles !
Les
500 premiers mètres après le départ se font un peu dans l’affolement général
car aucun balisage n’est présent, tout le monde se trompe d’itinéraire mais
tout rentre assez vite dans l’ordre et chacun reprend sa place. Je suis en tête
mais rapidement deux concurrents me doublent et sortent leurs bâtons pour
affronter la première bosse sur un rythme de costaud. Je m’accroche à eux et nous voilà parti tambour
battant tous les trois. Les km passent mais je sens que le rythme est élevé
pour un 50km. Volontairement je lâche le pied et les laissent partir en me disant qu’ils jouent l’intox et vont
finir par ralentir. J’en profite également pour contempler le magnifique massif
du Garlaban avec le soleil levant qui joue à cache-cache avec la brume
matinale. Je suis zen et confiant.
Au
bout de 2 heures de course, j’ai toujours mes deux compères en ligne de mire et
m’amuse à calculer notre écart qui tourne autour des 2 min. J’attends
patiemment la montée vers la croix du Garlaban pour tenter de les
recoller. La pente augmente et je garde
un bon rythme pour revenir mais je constate, en vain, que ca ne marche pas car
eux aussi montent très fort avec leurs batons. Je me résigne alors à poursuivre
mon effort et espère qu’ils diminueront le rythme au fil de km pour tenter de
revenir.
Malheureusement,
au bout du km 30 c’est moi qui commence à fortement diminuer le rythme. Il me
manque encore du volume dans l’entrainement et je commence à accuser sévèrement
le coup : les jambes sont raides, j’ai mal au dos, je sert les dents pour
relancer sur les parties plates et souffre à changement de rythme. J’essaye
alors de prendre du recul et m’en amuse de me dire que j’avais presque oublié
que ces sensations vont être celles que je vais retrouver dans quelques mois
sur les ultras. Je me mets alors dans ma bulle et sais qu’à un moment la forme
reviendra à condition de continuer à bien s’alimenter et boire. Les kilomètres passent, je suis toujours dans
le dur mais insiste pour relancer dès que possible afin de limiter l’écart avec
les deux premiers qui sont maintenant à 10min et surtout éviter que le 4ième
ne revienne sur moi. C’est bon j’ai basculé dans mon mode ultra traileur et
arrive à garder du plaisir dans cette souffrance. Le passage au dernier ravito
à 8km de l’arrivée me redonne du baume au cœur et je repars comme un sous neuf
à l’assaut de la tête de course. Je me régale en descente, relance avec plaisir
sur les parties de piste….je suis reparti pour 50km de plus s’il le faut !
Dernière
descente à fond dans les singles cassants à doubler les concurrents du 29km,
j’ai la banane, et franchi enfin la ligne d’arrivée en 6h01, 3ième au scratch,
sous les ovations de mes collègues de team Mandy (et Gab) et Yohan ainsi
que mes parents. Mes deux compères aux bâtons viennent me voir pour échanger
sur notre course. Ils m’apprennent que ce sont deux potes Savoyards, d’ou les
bâtons et le fait qu’ils montaient aussi très fort. On en rigole ensemble et me
félicitent également de pas trop me trainer en montée pour un sudiste! Je leur
promets une revanche sur leurs terres dans les Alpes !
Maintenant
on va reprendre l’entrainement et surtout le volume en vue du trail du Roc de
la Lune fin avril avec 80km…je suis presque inquiet sur cette distance !!!
Mais tant que le plaisir est là !
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