Quelle belle journée ! Ce
dimanche matin, je me lève avant le soleil pour rejoindre le trail de Bormes et
épingler mon second dossard de ma nouvelle vie de traileur. Je retrouve mes
routines entre petit déjeuner d’avant course, préparation du matériel et échauffement
en vue d’un départ rapide vu le format de 30km. Je n’ai pas forcement
d’objectif hormis celui de continuer à retrouver mes sensations, me faire
plaisir et essayer d’accrocher la tête de course. Nous sommes à quelques
secondes du départ, le temps de plaisanter un dernier instant avec les amis
traileurs varois et s’encourager avec Lisa qui m’a accompagnée sur cette
course.
Le départ n’est pas très rapide mais
je reste en seconde ligne pour ne pas mettre le feu aux poudres. Je fais bien
car dès la première cote j’ai du mal à accrocher et me retrouve 6ième
isolé derrière le peloton de tête. Je fais mon bout de chemin en solo, en
gérant mon effort bien que je sois quasi à fond. Les kilomètres passent et je
suis toujours seul. Je reste à l’écoute de mes sensations, prends un maximum de
plaisir en descente et constate que mon genou tient largement malgré les appuis
que je lui inflige. Au ravito, j’aperçois Francois Mourgues, parti en tête qui
est pris en charge par les secouristes. Il me dit que tout va bien mais il
s’est tordu la cheville. Je repars et continue ma course sur mon rythme
soutenu. A mi course, je me retrouve alors 3 ième, à 10 min des premiers mais
au coude à coude avec le 4ieme. Impossible de s’extraire, on se tiens et n’arrivons
pas à nous départager. J’essaye d’entamer la discussion mais vu que nous sommes
dans le rouge tous les deux les échanges sont brefs. Au ravito, je suis obligé de remplir ma
flasque alors que lui ne s’arrête pas. Ces 20 petites secondes de retard me
mettent la pression et je dois cravacher pour revenir. Dernière grosse montée
du parcours, je suis dans ses talons et constate qu’il puise un peu plus que
moi vu que j’arrive à le suivre en marche rapide alors que lui s’efforce à trottiner.
Un peu avant le sommet je tente l’accélération et relance comme un fou sur les
crêtes techniques. J’arrive à créer un peu l’écart et le perdre en visuel. En
revanche l’hypo se fait sentir et les jambes se redissent. J’avale tout ce
qu’il me reste à savoir un fond de gel et une barre Atlet. Je suis dans le dur
mais continue l’effort pour conserver cet écart qui semble tenir. Peu à peu je
commence à réaliser que je tiens surement mon podium scratch vu qu’il ne reste
que 5 km. Mais rien n’est joué. Me sentant traqué, je maintiens la pression
tout en essayant de gérer l’effort pour ne pas exploser. Je me retourne de
temps en temps et ne vois personne à l’horizon. Je sais alors que le trou est
fait et que si je maintiens le rythme il ne reviendra pas.
Dernière descente, il ne reste
plus que 2km, je sais alors que le podium est joué sauf chute. Un signaleur
m’indique alors que je suis second et non troisième car ca a explosé devant. Je
réalise alors que le podium scratch est acquis. Je pense alors immédiatement à mes
déboires de 2018, mon opération, ma rééducation, à tous ceux qui m’ont dit que
je ne reviendrai que plus fort (même si je n’y croyais pas) et à Stephane
Bouchic et Mathieu Benalloul mes kinés, à qui je dédicace ce podium. Je pousse
un cri de rage où de joie je ne sais pas, et j’ai les larmes aux yeux. Je ne
lâche rien et dévale jusqu'à la ligne d’arrivée heureux comme jamais de ce
super retour à la compétition.
La volonté et la ténacité
permettent beaucoup de chose. Je suis comblé de retrouver ma passion, la saveur
des podiums et du dépassement de soi mais surtout le plaisir de courir avec les
amis traileurs.
Je remercie une fois de plus mes
kinés, mes proches, mes coéquipiers de team qui m’ont soutenu durant toute
l’année 2018 et aussi mon partenaire EnduranceShop 13 pour son soutien sans
faille. La saison 2019 est lancée…il n’y a plus qu’à prendre du plaisir sur les
sentiers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire