Quoi
de plus excitant que de retrouver tous les amis traileurs pour cette première
course de la saison et le tout presque à domicile. C’est donc après une bonne
nuit de sommeil que je prends la direction de Cadolive pour retrouver tout mon
petit monde. Le temps de discuter, j’en
oublie presque de m’échauffer. Je parts tout de même trottiner un peu avec mes
deux coéquipières de Team Berengère et Laurie avant de retrouver sur la ligne
Cédric, Patrice et tous les autres…
Dans
la surprise générale, le départ est lancé par un simple « go «
du speaker. Tout le monde se regarde hésitant puis part d’un coup d’un seul. On
a l’impression d’être sur un départ de cross ! Tous à fond dans la boue à
presque se marcher dessus. Très vite, la première grosse ascension vers le Mont
Julien étire le peloton. Comme
d’habitude, je laisse partir devant tout en gardant un bon rythme pour me caler
dans les 20 premiers. Ma stratégie, garder des réserves pour tenter d’accélérer
sur la seconde partie de parcours plus roulante.
Avec
la pluie de la veille, le terrain est assez glissant, ce que je constate d’ailleurs
rapidement après une petite chute dans la première descente. Mais cela ne me
refroidit pas et je repars tambour battant.
Les
premières bosses se succèdent à un rythme assez soutenu. J’essaye de
m’économiser un peu mais il faut cravacher pour maintenir le rythme. Rythme qui
deviens vite grisant et plaisant surtout que je suis en forme et cela fait du
bien de se sentir aller vite dans les petits singles sinueux et les coups de
cul. Tans pis pour ma stratégie de
course, je croise les doigts pour que ça passe et que je ne souffre pas trop en
seconde partie de parcours. Je joue au chat et à la souris avec mon collègue
Nicolas Martin sur qui je reviens à chaque montée mais qui me distance à chaque
descente. Cela nous permet au moins d’échanger quelques mots à chaque fois que
l’on se revient dessus.
Nous
franchissons le premier tiers de la course, je n’ai aucune idée de mon
classement mais j’ai toujours Nicolas en ligne de mire. Nous nous engageons alors sur l’une des plus longue
descente du parcours. Je sais que c’est le moment où il ne faut pas lâcher et
minimiser la casse, moi qui suis piètre descendeur. J’essaye donc de conserver mon poursuivant en
visuel, preuve que je ferais une belle descente. Je prends pas mal de risque,
mais je suis super confiant avec mes Salomon Sense 6 au pieds et prends plaisir
à descendre à fond. Arrive alors « la » grosse montée du parcours
direction le Garlaban. Il est l’heure pour moi de tenter d’accélérer dans cette
partie que j’affectionne. C’est parti ! Je m’efforce de garder une foulée
dynamique sur toute la montée et de marcher le moins possible. Je double
Nicolas, reviens sur Patrice que j’encourage et double encore deux autres
coureurs.
Arrivé
au ravito, comme pour le premier, je ne m’attarde pas et me contente juste de
remplir mes flasques d’eau. C’est
reparti, je suis grisé par la vitesse. Malheureusement nous sommes à plus de 3
heures de course et le corps commence à souffrir, surtout en ce début de
saison. Je rentre dans le dur. Le sentier en balcon avec une vue imprenable sur
la Sainte Baume est magnifique, la température et printanière mais j’ai mal. Je
me force à manger une barre pour lutter contre ce coup de mou. Mais c’est dur et
je passe en mode ultra traileur en survie. Je fais le vide dans ma tête et
avance en mode « automatique » pendant quelques kilomètres. Personne
ne revient, ce qui me permet de garder le moral. Peu à peu la forme refait son
apparition et je commence à re-accélerer pour reprendre un rythme de croisière
sympathique.
Notre
parcours rejoint alors celui du 25 km, ce qui me permet de retrouver des
coureurs. Cela motive, je double à droite, à gauche, je me sens aller vite. Certains
m’encouragent, j’en fais de même. J’ai la banane. Dernier ravito toujours aussi express. J’ai
juste le temps d’échanger deux mots avec mes parents venus m’encourager que me
voilà reparti. Je double mon pote Emeric Ade qui est sur le 25km et qui me dit
que je suis dans les 10. Ca me donne un coup de booste surtout que je vois au
loin un concurrent.
Peu
à peu je devine le maillot d’Aix Athlé sur son dos, ca doit donc être Samir, un
nouveau « cours vite » de mon club comme dirait Nathalie Robin (car
oui, je vais tellement rarement à mon club que je ne connais même pas les
nouveaux ;-) . Je reviens à son niveau et commence à engager la
discussion. Il me dit qu’il est mort et qu’il est parti trop vite. Je tente de le motiver en lui répondant « Il ne reste que 5km,
viens et sert les dents ! ». On progresse alors ensemble. Sur les
petits coups de cul, je prends le large mais il revient sur les faux plats
montant. Personne n’arrive à se détacher. On joue ensemble mais toujours en
s’encourageant mutuellement. Il ne reste que 3km donc deux solutions, soit ca
se joue à la régulière rapidement, soit on arrive ensemble car impossible pour
moi de jouer ça au sprint final, ce n’est pas ça l’esprit trail (en tout
cas pour moi)! Donc banco, le profil joue à mon avantage avec un gros coup de
cul d’un km. Je décide de tout donner. Je ne lâche rien et monte fort, trop
fort. J’arrive en haut avec les mollets et les cuisses dures comme du bois, je
grimace mais j’ai creusé l’écart. Plus qu’à descendre tambour battant jusqu'à
l’arrivée.
Je
me retourne au moins 10 fois dans la descente, c’est bon, mission accomplie. Je
franchi la ligne « dans le rouge » en 4h55 et attend alors Samir pour
le féliciter de notre beau mano à mano ! Nous sommes heureux mais épuisés,
on en rigole!
Au final, je finis 11ième au
scratch, heureux d’avoir bien géré cette course tout en vitesse et en puisant
dans mes réserves sur les derniers kilomètres.
Un bonheur qui sera encore plus intense tout l’après midi avec le champagne offert par notre Patrice, la moisson de podium du Team et de mon club et les retrouvailles avec tous les amis de trails. C’est aussi ça notre sport !
Un bonheur qui sera encore plus intense tout l’après midi avec le champagne offert par notre Patrice, la moisson de podium du Team et de mon club et les retrouvailles avec tous les amis de trails. C’est aussi ça notre sport !
Merci
au MTC pour cette nouvelle édition du trail de la Galinette toujours au top,
merci à Endurance Shop 13 et nos partenaires pour leur soutien et un grand merci à tous ceux que j’ai croisé
pour leur bonne humeur et ces moments de partage !
Je
sens que la saison 2018 va être grandiose !
En
route pour le prochain trail.
We
love running !
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