Idée
un peu folle que de s’aligner encore sur une course une semaine après l’Alpin
Trail où j’avais déjà bien senti la fatigue post Diagonale des Fous. Mais
j’avais envie de porter un dernier dossard pour cette saison 2018 et retrouver
les collègues du Challenge des Trails de Provence. Donc cette fois ci encore
c’est pour le « fun » que je me suis inscrit à la dernière minute sur
ce 42km du GemTrail.
Sur
place une petite heure avant le départ, le mistral nous rappelle alors que nous
sommes en novembre et qu’il fait frais, surtout dans la vallée de St Pons à
Gémenos. Le thermomètre affiche un timide 4°C, ce qui me fait déjà regretter
cette idée folle. Tant bien que mal, je me fait violence et part m’échauffer,
ce qui me permet de faire la connaissance de mes deux nouvelles collègues de
team Berengère et Mandy. Sur la ligne de
départ, je prends le temps de plaisanter quelques minutes avec Fabrice Arnaud
qui est venu marquer quelques points pour le Challenge.
A
peine le départ donné, je sens que la journée va être difficile car je n’ai
aucune sensation, ni motivation. Je laisse donc partir le groupe de tête et un
peu à mon habitude me place dans les 15 premiers. J’échange rapidement avec
Pascal Regnerie qui lui aussi est en mode « rando course » suite à la
fatigue accumulée sur la saison. Je le laisse partir lui aussi et me cale à mon
cardio pour ne pas exploser. Mon objectif est alors de limiter la casse sur
cette première partie de course roulante et tenter d’accélérer quand le terrain
deviendra plus technique et pentu, un peu comme la semaine dernière.
Après
2h de course, nous voici fasse à la grosse difficulté du jour avec une montée
sèche de 800D+. C’est l’heure pour moi d’abattre mes cartes, et essayer de
passer à l’action. Sauf que cette fois ci, je n’ai pas de jus et n’arrive pas
mentalement à me rentrer dedans. De
plus, par erreur d’attention (ou parce qu’il était surement très discret), j’ai
loupé le ravitaillement en eau et me retrouve vite à sec au pied de la cote. Je
me force néanmoins de trottiner, en doublant un à un les coureurs du 25km que
nous avons rejoint (ce qui n’aide pas pour progresser à un rythme régulier,
m’agace et agace aussi les coureurs du 25km de se faire doubler par les
coureurs du 42km…bref). J’ai la gorge sèche mais doit prendre sur moi car le
prochain ravito, que j’espère bien présent est encore loin. Dans la montée, je
retrouve Nicolas Martin qui s’est blessé. Je prends le temps de discuter
quelques minutes avec lui pour lui remonter le moral. En échange il me propose
une gorgée d’eau qui me sauvera pour le reste de la course (merci Nico).
Les
kilomètres passent mais je n’ai toujours pas de motivation pour me mettre dans
le rouge. De plus, je commence à sentir de multiples douleurs musculaires et
articulaires au niveau du bassin ce qui ne m’incite pas à accélérer. Quelques
coureurs me doublent en descente et sur les parties plates, celles qui me font
les plus souffrir. Heureusement, j’ai moins mal en montée ce qui me permets de
revenir sur eux. Nous jouons au yoyo.
Arrivée
au 30 ième km, j’ai toujours mal et n’éprouve aucun plaisir, mais je
relativise, contemple ce magnifique massif qu’est la Sainte Baume, profite
d’être là en pleine nature, et repense à toute ma saison 2017 qui se termine.
Dans mes pensées, j’enchaine les kilomètres en oubliant ma méforme du jour.
Dans
la dernière longue descente, un coureur, Yann Morello revient sur moi.
Coïncidence, c’est lui que j’ai doublé
la semaine dernière quelques kilomètres avant la fin de l’Alpin Trail. Cette
fois-ci c’est à son tour de me doubler, c’est la dure loi du sport. Dure loi,
mais je suis amère et me sens frustré de finir ma saison en étant en dedans et en
subissant ma course. Allez, il ne reste que 2 km, c’est la fin de saison, je
n’ai rien à perdre (rien à gagner d’ailleurs), mais pour le fun, je part
tambour battant et essaye de creuser l’écart avec Yann dans la dernière
ascension, juste pour me redonner confiance. Mon cardio s’affole mais je sis
déterminé. Je ne me retourne pas en haut de la montée, confiant, et relance de
plus belle en descente en risquant la chute à plusieurs reprises. Cette descente
canon me permet de doubler encore un autre concurrent. Sur un rythme de routard, je franchi la ligne
en 5h16 min, en décrochant une 17ième place, heureux de remporter
mon petit challenge personnel « des 2 derniers kilomètres ».
Heureux
aussi de partager cet après course avec les amis traileurs que je n’avais pas
croisé depuis longtemps pour certains autour d’une bonne bière.
Cette
fois-ci ca y est, la saison est définitivement clôturée : Ce soir je pose
les baskets pour 3 semaines histoire de reposer l’organisme mais aussi l’esprit
afin de conserver l’envie de courir et de se surpasser en 2018.
Rendez
vous en 2018 avec le Team Endurance Shop 13 avec pleine de bonnes surprises
au programme !!!
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