Après avoir eu le malheur de "goûter", un peu par hasard, à la course à pied en 2008, je me suis découvert une passion pour ce sport qu'est le trail.
Un sport d'addiction, où chacun peut y trouver du plaisir, une motivation, des défis à relever.
Un sport qui permet de découvrir de nouvelles contrées, des paysages, des ambiances uniques, des personnages.
Un sport de partage, où les derniers côtoient les premiers, où l'on partage des valeurs.
J'ai longtemps hésité avant de créer ce blog, car loin de moi l'idée de me mettre en valeur (ceux qui me connaissent n'en douteront pas en instant), je tiens surtout ici à vous faire partager ma passion, au travers de mes récits de courses et des tranches de vie vécues depuis quelques années sur les sentiers...et pourquoi pas vous transmettre ce virus qu'est le trail et plus particulièrement l'ultra trail!



dimanche 28 janvier 2018

Trail de la Galinette...à bloc!

Quoi de plus excitant que de retrouver tous les amis traileurs pour cette première course de la saison et le tout presque à domicile. C’est donc après une bonne nuit de sommeil que je prends la direction de Cadolive pour retrouver tout mon petit monde.  Le temps de discuter, j’en oublie presque de m’échauffer. Je parts tout de même trottiner un peu avec mes deux coéquipières de Team Berengère et Laurie avant de retrouver sur la ligne Cédric, Patrice et tous les autres…
Dans la surprise générale, le départ est lancé par un simple « go «  du speaker. Tout le monde se regarde hésitant puis part d’un coup d’un seul. On a l’impression d’être sur un départ de cross ! Tous à fond dans la boue à presque se marcher dessus. Très vite, la première grosse ascension vers le Mont Julien étire le peloton.  Comme d’habitude, je laisse partir devant tout en gardant un bon rythme pour me caler dans les 20 premiers. Ma stratégie, garder des réserves pour tenter d’accélérer sur la seconde partie de parcours plus roulante.
Avec la pluie de la veille, le terrain est assez glissant, ce que je constate d’ailleurs rapidement après une petite chute dans la première descente. Mais cela ne me refroidit pas et je repars tambour battant.
Les premières bosses se succèdent à un rythme assez soutenu. J’essaye de m’économiser un peu mais il faut cravacher pour maintenir le rythme. Rythme qui deviens vite grisant et plaisant surtout que je suis en forme et cela fait du bien de se sentir aller vite dans les petits singles sinueux et les coups de cul.  Tans pis pour ma stratégie de course, je croise les doigts pour que ça passe et que je ne souffre pas trop en seconde partie de parcours. Je joue au chat et à la souris avec mon collègue Nicolas Martin sur qui je reviens à chaque montée mais qui me distance à chaque descente. Cela nous permet au moins d’échanger quelques mots à chaque fois que l’on se revient dessus.
Nous franchissons le premier tiers de la course, je n’ai aucune idée de mon classement mais j’ai toujours Nicolas en ligne de mire.  Nous nous engageons alors sur l’une des plus longue descente du parcours. Je sais que c’est le moment où il ne faut pas lâcher et minimiser la casse, moi qui suis piètre descendeur.  J’essaye donc de conserver mon poursuivant en visuel, preuve que je ferais une belle descente. Je prends pas mal de risque, mais je suis super confiant avec mes Salomon Sense 6 au pieds et prends plaisir à descendre à fond. Arrive alors « la » grosse montée du parcours direction le Garlaban. Il est l’heure pour moi de tenter d’accélérer dans cette partie que j’affectionne. C’est parti ! Je m’efforce de garder une foulée dynamique sur toute la montée et de marcher le moins possible. Je double Nicolas, reviens sur Patrice que j’encourage et double encore deux autres coureurs.
Arrivé au ravito, comme pour le premier, je ne m’attarde pas et me contente juste de remplir mes flasques d’eau.  C’est reparti, je suis grisé par la vitesse. Malheureusement nous sommes à plus de 3 heures de course et le corps commence à souffrir, surtout en ce début de saison. Je rentre dans le dur. Le sentier en balcon avec une vue imprenable sur la Sainte Baume est magnifique, la température et printanière mais j’ai mal. Je me force à manger une barre pour lutter contre ce coup de mou. Mais c’est dur et je passe en mode ultra traileur en survie. Je fais le vide dans ma tête et avance en mode « automatique » pendant quelques kilomètres. Personne ne revient, ce qui me permet de garder le moral. Peu à peu la forme refait son apparition et je commence à re-accélerer pour reprendre un rythme de croisière sympathique.
Notre parcours rejoint alors celui du 25 km, ce qui me permet de retrouver des coureurs. Cela motive, je double à droite, à gauche, je me sens aller vite. Certains m’encouragent, j’en fais de même. J’ai la banane.  Dernier ravito toujours aussi express. J’ai juste le temps d’échanger deux mots avec mes parents venus m’encourager que me voilà reparti. Je double mon pote Emeric Ade qui est sur le 25km et qui me dit que je suis dans les 10. Ca me donne un coup de booste surtout que je vois au loin un concurrent.
Peu à peu je devine le maillot d’Aix Athlé sur son dos, ca doit donc être Samir, un nouveau « cours vite » de mon club comme dirait Nathalie Robin (car oui, je vais tellement rarement à mon club que je ne connais même pas les nouveaux ;-) . Je reviens à son niveau et commence à engager la discussion. Il me dit qu’il est mort et qu’il est parti trop vite.  Je tente de le motiver en  lui répondant « Il ne reste que 5km, viens et sert les dents ! ». On progresse alors ensemble. Sur les petits coups de cul, je prends le large mais il revient sur les faux plats montant. Personne n’arrive à se détacher. On joue ensemble mais toujours en s’encourageant mutuellement. Il ne reste que 3km donc deux solutions, soit ca se joue à la régulière rapidement, soit on arrive ensemble car impossible pour moi de jouer ça au sprint final, ce n’est pas ça l’esprit trail  (en tout cas pour moi)! Donc banco, le profil joue à mon avantage avec un gros coup de cul d’un km. Je décide de tout donner. Je ne lâche rien et monte fort, trop fort. J’arrive en haut avec les mollets et les cuisses dures comme du bois, je grimace mais j’ai creusé l’écart. Plus qu’à descendre tambour battant jusqu'à l’arrivée.

Je me retourne au moins 10 fois dans la descente, c’est bon, mission accomplie. Je franchi la ligne « dans le rouge » en 4h55 et attend alors Samir pour le féliciter de notre beau mano à mano ! Nous sommes heureux mais épuisés, on en rigole!
 Au final, je finis 11ième au scratch, heureux d’avoir bien géré cette course tout en vitesse et en puisant dans mes réserves sur les derniers kilomètres.






Un bonheur qui sera encore plus intense tout l’après midi avec le champagne offert par notre Patrice, la moisson de podium du Team et de mon club et les retrouvailles avec tous les amis de trails. C’est aussi ça notre sport !
Merci au MTC pour cette nouvelle édition du trail de la Galinette toujours au top, merci à Endurance Shop 13 et nos partenaires pour leur soutien  et un grand merci à tous ceux que j’ai croisé pour leur bonne humeur et ces moments de partage !
Je sens que la saison 2018 va être grandiose !
En route pour le prochain trail.

We love running !





dimanche 14 janvier 2018

Un peu de vitesse avec la boucle Gardannaise

Moi qui adule les grandes distances, les montées sèches et le technique, pourquoi me lancer sur la boucle Gardannaise ce dimanche 14 janvier, une course nature de 12km avec 200D+ ?
Peut-être parce que j’étais quasi à domicile, que je voulais faire un peu de vitesse en ce début de saison pour préparer le trail de la Gallinette, ou tout simplement parce que cela me faisait plaisir de participer à cette course organisée par le Cles Gardanne.
Conscient qu’il fallait devoir rentrer dans la course dès le départ compte tenu de cette distance très courte, je décide de m’échauffer une bonne demi-heure en plaçant quelques accélérations pour débrider la machine. Quelques minutes avant le départ, je retrouve Nicolas Luxembourg, qui gagnera haut la mains cette épreuve (Bravo Nico) ainsi que Laurie qui est aussi venue faire une séance de vitesse et remportera la course en féminine (Bravo Laurie). Sur la ligne, ma motivation est quasi nulle quant à devoir courir à fond pendant un peu plus de ¾ d’heure. Je n’ai ni envie, ni la volonté de me faire mal. Compte à rebours rapide, le départ est donné. Je me force à partir dans les premiers pour tenter de garder le rythme. Je n’ai toujours pas envie mais d’être dans les trois premiers et d’entendre les amis sur le bord de la route m’encourager me redonne des ailes. Je me dis que même si je n’apprécie pas ce style d’épreuve, c’est l’occasion de me tester et de voir jusqu’où je peux pousser mes limites. Donc Go, je tente de suivre le second mais c’est dur de tenir à cette allure supérieure à 16km/h. J’essaye d’honorer mes nouvelles Salomon Sense, conçues pour la vitesse mais  peu à peu je me fais distancer et doubler par une poignée de coureurs. Ca me casse le moral, j’ai envie de lâcher prise. Comme sur un ultra je décide alors de faire le vide dans ma tête, de débrancher le cerveau. Je commence à suivre machinalement le coureur qui me précède. Ca fonctionne j’arrive à tenir. 

Passé la mi course, après un ravito où j’ai tout de même pris le temps de marcher pour boire un verre d’eau sans m’étouffer, un signaleur m’annonce 8ième. Allez je n’ai rien à perdre, je suis là pour m’amuser et essaye alors de continuer à me mettre un peu plus dans le rouge pour tenter de revenir et assurer un petit podium catégorie. Dans les parties montantes, j’arrive à revenir et gagne une place. Je poursuis toujours à la limite de la rupture, mais je sais que ca sera dur de gagner ces clinquantes petits mètres qui me séparent du 6ième. Je lâche tout dans la dernière descente mais rien n’y fait, ma foulée n’est pas assez grande pour gagner ces précieux mètres. Ce n’est pas grave, je prends presque du plaisir à être à bout de souffle depuis le départ, les muscles à la limite de la tétanie, toujours à 110% ! A l’arrachée, je franchi la ligne en 47 min. Je suis heureux  de mettre donné à fond pendant ces 12km !

Une belle course (merci au Cles Gardanne) et un beau moment de partage avec les amis coureurs « du quartier » et notamment du Cabba, du Cles et du team…

Vivement le prochain dossard et « We love running (vite) ! »