Après avoir eu le malheur de "goûter", un peu par hasard, à la course à pied en 2008, je me suis découvert une passion pour ce sport qu'est le trail.
Un sport d'addiction, où chacun peut y trouver du plaisir, une motivation, des défis à relever.
Un sport qui permet de découvrir de nouvelles contrées, des paysages, des ambiances uniques, des personnages.
Un sport de partage, où les derniers côtoient les premiers, où l'on partage des valeurs.
J'ai longtemps hésité avant de créer ce blog, car loin de moi l'idée de me mettre en valeur (ceux qui me connaissent n'en douteront pas en instant), je tiens surtout ici à vous faire partager ma passion, au travers de mes récits de courses et des tranches de vie vécues depuis quelques années sur les sentiers...et pourquoi pas vous transmettre ce virus qu'est le trail et plus particulièrement l'ultra trail!



dimanche 19 novembre 2017

Un dernier pour 2017...le GemTrail Marathon

Idée un peu folle que de s’aligner encore sur une course une semaine après l’Alpin Trail où j’avais déjà bien senti la fatigue post Diagonale des Fous. Mais j’avais envie de porter un dernier dossard pour cette saison 2018 et retrouver les collègues du Challenge des Trails de Provence. Donc cette fois ci encore c’est pour le « fun » que je me suis inscrit à la dernière minute sur ce 42km du GemTrail.
Sur place une petite heure avant le départ, le mistral nous rappelle alors que nous sommes en novembre et qu’il fait frais, surtout dans la vallée de St Pons à Gémenos. Le thermomètre affiche un timide 4°C, ce qui me fait déjà regretter cette idée folle. Tant bien que mal, je me fait violence et part m’échauffer, ce qui me permet de faire la connaissance de mes deux nouvelles collègues de team Berengère et Mandy.  Sur la ligne de départ, je prends le temps de plaisanter quelques minutes avec Fabrice Arnaud qui est venu marquer quelques points pour le Challenge.


A peine le départ donné, je sens que la journée va être difficile car je n’ai aucune sensation, ni motivation. Je laisse donc partir le groupe de tête et un peu à mon habitude me place dans les 15 premiers. J’échange rapidement avec Pascal Regnerie qui lui aussi est en mode « rando course » suite à la fatigue accumulée sur la saison. Je le laisse partir lui aussi et me cale à mon cardio pour ne pas exploser. Mon objectif est alors de limiter la casse sur cette première partie de course roulante et tenter d’accélérer quand le terrain deviendra plus technique et pentu, un peu comme la semaine dernière.
Après 2h de course, nous voici fasse à la grosse difficulté du jour avec une montée sèche de 800D+. C’est l’heure pour moi d’abattre mes cartes, et essayer de passer à l’action. Sauf que cette fois ci, je n’ai pas de jus et n’arrive pas mentalement à me rentrer dedans.  De plus, par erreur d’attention (ou parce qu’il était surement très discret), j’ai loupé le ravitaillement en eau et me retrouve vite à sec au pied de la cote. Je me force néanmoins de trottiner, en doublant un à un les coureurs du 25km que nous avons rejoint (ce qui n’aide pas pour progresser à un rythme régulier, m’agace et agace aussi les coureurs du 25km de se faire doubler par les coureurs du 42km…bref). J’ai la gorge sèche mais doit prendre sur moi car le prochain ravito, que j’espère bien présent est encore loin. Dans la montée, je retrouve Nicolas Martin qui s’est blessé. Je prends le temps de discuter quelques minutes avec lui pour lui remonter le moral. En échange il me propose une gorgée d’eau qui me sauvera pour le reste de la course (merci Nico).
Les kilomètres passent mais je n’ai toujours pas de motivation pour me mettre dans le rouge. De plus, je commence à sentir de multiples douleurs musculaires et articulaires au niveau du bassin ce qui ne m’incite pas à accélérer. Quelques coureurs me doublent en descente et sur les parties plates, celles qui me font les plus souffrir. Heureusement, j’ai moins mal en montée ce qui me permets de revenir sur eux. Nous jouons au yoyo.
Arrivée au 30 ième km, j’ai toujours mal et n’éprouve aucun plaisir, mais je relativise, contemple ce magnifique massif qu’est la Sainte Baume, profite d’être là en pleine nature, et repense à toute ma saison 2017 qui se termine. Dans mes pensées, j’enchaine les kilomètres en oubliant ma méforme du jour.
Dans la dernière longue descente, un coureur, Yann Morello revient sur moi. Coïncidence,  c’est lui que j’ai doublé la semaine dernière quelques kilomètres avant la fin de l’Alpin Trail. Cette fois-ci c’est à son tour de me doubler, c’est la dure loi du sport. Dure loi, mais je suis amère et me sens frustré de finir ma saison en étant en dedans et en subissant ma course. Allez, il ne reste que 2 km, c’est la fin de saison, je n’ai rien à perdre (rien à gagner d’ailleurs), mais pour le fun, je part tambour battant et essaye de creuser l’écart avec Yann dans la dernière ascension, juste pour me redonner confiance. Mon cardio s’affole mais je sis déterminé. Je ne me retourne pas en haut de la montée, confiant, et relance de plus belle en descente en risquant la chute à plusieurs reprises. Cette descente canon me permet de doubler encore un autre concurrent.  Sur un rythme de routard, je franchi la ligne en 5h16 min, en décrochant une 17ième place, heureux de remporter mon petit challenge personnel « des 2 derniers kilomètres ».
Heureux aussi de partager cet après course avec les amis traileurs que je n’avais pas croisé depuis longtemps pour certains autour d’une bonne bière.
Cette fois-ci ca y est, la saison est définitivement clôturée : Ce soir je pose les baskets pour 3 semaines histoire de reposer l’organisme mais aussi l’esprit afin de conserver l’envie de courir et de se surpasser en 2018.
Rendez vous en 2018 avec le Team Endurance Shop 13 avec pleine de bonnes surprises  au programme !!!






samedi 11 novembre 2017

Alpin Trail de Pichauris pour le plaisir !

Comme l’année passée, c’est tout juste rentré du Grand Raid de la Réunion que je décide de participer à l’Alpin Trail de Pichauris sur le parcours de 30km. Effectivement je sais pertinemment que je n’ai pas encore totalement récupéré de ma Diagonale de Fous mais  je suis là pour me faire plaisir et adapterai ma vitesse à mes sensations. Aucune pression, je suis ici pour me régaler et partager avec mes amis traileurs.

Néanmoins, j’ai comme l’impression que cela va partir vite vu la présence de bons coureurs comme Yoan Peisson et quelques jeunes prêts à lâcher les chevaux!
De mon coté, la stratégie de course est simple : départ prudent à l’écoute de mes sensations, puis si tout va bien, accélération prévue en seconde partie de course.

Aussitôt le départ lancé, sans grande surprise, j’ai du mal à accrocher le peloton de tête et me contente de suivre à distance vers la 15ième place En monté, ma fréquence cardiaque est au plancher et je n’avance pas (peut être normal à 3 semaines de la Diag, non ?). En descente, j’essaye d’allonger la foulée et prend quelques risques pour ne pas trop me faire distancer.
Au premier ravito, je retrouve mon ami Nicolas Martin en assez mauvais état, ce n’est pas son jour. Dommage car je le sentais bien en forme au départ. De mon coté je comptais faire un arrêt express mais la jerricane d’eau qui remplie mon bidon à un débit ridicule et suis donc obligé de patienter une bonne minute. Je repars un peu agacé et essaye de refaire mon retard en descente. Je me mets à fond mais très vite mes piètres qualités de descendeur me rappellent à l’ordre car je manque par 2 fois de trébucher. Même si c’est la fin de saison, on ne va quand même pas risquer de se blesser.
Il est alors l’heure de se diriger vers le Garlaban, sommet de ce trail. Je me force à trottiner tout le long de cette longue montée, avec toujours un cardio à fond. Je double quelques coureurs et franchi le sommet en 11ième position. Juste le temps d’encourager les bénévoles qui sont en plein vent à la croix du Garlaban .
J’arrive alors au vingtième km de la course, point que je mettais fixé pour accélérer si j’en avais la force : j’ai les jambes lourdes, j’ai très mal au niveau du bassin, mais me sent serein et j’ai envie de pousser un peu la machine simplement pour m’amuser et me tester…donc go !
La dernière grosse montée est très technique : un vallon parsemé de blocs de pierre, cela me rappelle la Réunion. Je suis dans mon élément. Je double encore 5 coureurs qui commencent à accuser le coup. Je relance sur le plat, fait un ravito express en moins de 30 seconds juste les temps de remplir ma flasque et gober un bout de banane. Ca descend, j’allonge la foulée, et j’ai le 6ième en ligne de mire ! Go je continue mon effort. Je souffre physiquement mais le mental est au top, je me fais plaisir.
Lorsque je double mon compère, il me lance « vas y ! vas chercher le podium !!! ». A 5 km de l’arrivée cela me semble dur et me fait sourire. Mais quelques secondes après je me ravise et me dit pourquoi pas ! Je continue à rester dans le rouge. Même lorsque je reviens sur Laurie (qui avait décidé de faire le 15km avec son frère), je prend a peine le temps d’échanger deux mots que je repart concentré dans mon effort. Même si je sais qu’il ne reste que 2 km et que le classement est fait, je continue à me régaler à conserver mon rythme de marathonien.

Je franchi la ligne en 3h16min, à la 5ième place. Je suis super heureux de cette remontée et d’avoir pris un maximum de plaisir à me challenger pour ne rien lâcher durant ce « mini » trial.
Je suis également ravis d’avoir ensuite partagé ce moment de sport avec tous les amis de mon club d’Aix Athlé venus courir en nombre, mes collègues du Team Endurance Shop 13 (ainsi qu’avec les nouvelles recrues ;-) ) et tous les autres amis traileurs.
Maintenant place à la coupure de fin de saison….enfin après le Gemtrail du we prochain ! ;-)