Afin de peaufiner mon entrainement pour l’Ultra de Corse,
j’avais programmé de faire un maximum de bornes et de dénivelé ce we, sans pour
autant trop puiser dans les réserves afin d’avoir le temps de récupérer d’ici
début juillet. Sollicité par Perrine, Julien et Patrice pour venir courir dans
les Ecrins, mon hésitation ne fut que de courte durée et c’est avec enthousiasme
que je m’inscris dans les derniers jours sur les épreuves du Kilomètre Vertical
le samedi et le trail long de 57km le dimanche.
Samedi matin, je retrouve Perrine, Julien, Nicolas,
Christelle, Laurence et Albéric au départ du KV. Mon objectif du jour, me faire
une bonne séance intense pour faire monter le cardio. Quelques minutes avant le
départ, Patrick Michel nous fait un briefing rapide en nous précisant que nous
allons gravir 950m de D+ en un peu moins de 3km ! Ouf ! Je n’ai
encore jamais participé à un vrai KV et suis impatient de voir comment je vais
gérer cet effort. Le départ est donné, nous partons tous en courant, bâtons à
la main face à la piste noir de Vallouise qui se dresse face à nous. Très vite,
tout le monde se met à marcher. C’est parti pour trois quarts d’heure de marche
à pousser sur les cuisses, les mollets et chercher un appui supplémentaire avec
les bâtons. Malgré notre vitesse de 4km/h, nous sommes tous avec le cardio à
fond et le souffle court. Drôle de sensation de ne pas avancer et d’être à
l’agonie. Les écarts commencent à se creuser et je vois les premiers coureurs s’échapper.
Je tente de garder mon rythme, dans cet effort solitaire et laisse le temps
passer. Peu à peu je prends du plaisir dans cet effort de brute. Je me régale
et suis presque déçu de constater que l’arrivée est déjà si proche. Après 47
min d’effort, je passe la ligne, toujours en marchant, malgré ma vitesse
ascensionnelle de 1200m/h à la 10ième place. Bravo à Nico qui ma
collé 2 min, mais aussi à Christelle, Albé et Julien qui finissent dans mes
talons et Perrine qui a tout donné dans les derniers hectomètres de la course
sachant qu’elle n’arrivait même plus à parler ! ;-)
Heureux de ma matinée, après une bonne sieste mérité,
j’accueil Patrice et Cédric pour partager un bon repas riche en glucide avec un
soupçon de boisson houblonnée en vue de notre trail de 57km et 3000D+ le
lendemain.
A peine le jour levé à 5H30, nous retrouvons au départ
Perrine et Julien pour un petit échauffement d’une dizaine de minutes.
Personnellement je ne ressens pas tellement le besoin de m’échauffer car j’ai
décidé de faire ce trail sans trop puiser dans mes réserves pour garder du jus
pour la Corse. Le pari est osé car avec un dossard sur la poitrine, dur de se
dire que l’on doit en garder sous le pied. La seule solution que je trouve pour
me raisonner est de me fixer de faire la course au cardio en veillant à ne
jamais dépasser les 140 pulsations minutes en montée et 130 sur le plat ou en
descente. Encore un rapide breifing de Patrick Michel qui nous rappelle que
nous ne sommes pas là pour randonner (oupsss moi oui ! ;-) ). Juste
le temps de dire également bonjour à Mélanie, Lionel et Eva qui n’a pas l’air
très bien réveillée, que le départ est lancé.
Ca part cool, et moi encore plus. Je surveille ma montre et me laisse
doubler par tous ses coureurs fous !
Nous franchissons le premier col à la fraiche, et surveille
toujours mon cardio. Nous basculons alors vers Puy Saint Vincent sur les
chemins que je connais comme ma poche. Je me régale dans les descentes même si
je ne suis pas très rapide. Je fais quelques kilomètres avec Lionel qui n’est
pas au top de sa forme et m’annonce qu’il souhaite abandonner. Je le tire en
descente mais il n’est pas bien. Je suis déçu pour lui.
Premier gros ravito à Vallouise, où je retrouve Cédric qui
me tire pour repartir, moi qui profitais des bananes, oranges, pain d’épice et
autres mets…
Nous abordons ensemble la grosse difficulté du jour avec
1500D+ . Après une première partie d’ascension commune, Cédric prend doucement
le large. Il me distance peu à peu. J’ai envie de revenir sur lui, surtout que
j’ai également en visuel Julien et Patrice,
mais non, il faut que je reste sage et garde mon cardio au dessous de
140 bpm. La montée est longue, nous quittons les sous bois pour retrouver un
univers plus minéral avec une pente qui se durci. Je me vois alors dans les
pentes du Monte Cinto, trois semaines
avant ! Après 1H50 de montée, nous franchissons le col de Vallouise. Le
paysage est magnifique, et basculons sur de magnifiques alpages. Je perds de
vue mes compères et me fait même doubler par deux coureurs. Les cols
s’enchainent et je poursuit sur mon rythme. Mon regard se perd sur les flans de
montagne recouverts de névés, je contemple le paysage à l’affut de surprendre un
chamois ou une marmotte. La seule chose que je surprends devant moi c’est
Patrice qui ne me semble pas au top et sur lequel je reviens peu à peu sur un
long single en balcon.
Dernière ligne droite avec une descente de presque 15km pour
rallier l’arrivée. Pour le coup Patrice reprend la poudre d’escampette sans que
je puisse le rejoindre. De mon coté, je profite de l’ultime ravitaillement pour
me faire un petit sandwich jambon fromage et discute quelques minutes avec
Joachim, le copain d’Eva. C’est reparti pour les 10 derniers kilomètres où je
prends ma foulée d’ultra traileur en mode économie. Les derniers kilomètres
sont traitres avec de multiples relances où il faut s’efforcer de courir sous
une chaleur écrasante. J’adore !
Après 7H30 de course, je franchi la ligne d’arrivée, fatigué
mais sans être épuisé, ce qui devrait me permettre de me remettre assez
rapidement de ce trail : mission accomplie. Une fois de plus de suis heureux de cette
journée où j’ai réussi à ne pas m’emballer à vouloir suivre les collègues.
Bravo à Julien et Cédric qui finissent 7ième et 8ième,
à Patrice qui malgré sa méforme fini 11ième et Perrine qui termine
en beauté 2ième féminine. De mon coté je finis à une très honorable
13ième place.
L’après course sera une fois de plus un bon moment de
partage autour d’un bon repas, d’une bonne bière et d’une bonne glace.
Un grand merci à l’organisation du trail des Ecrins qui
comme d’habitude nous a enchanté par la beauté des paysages, la qualité des
tracé et l’ambiance tout au long du we.
We love running, we love Ecrins, et vivement le 6 juillet à
l’assaut de la montagne Corse !!!
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