Après avoir eu le malheur de "goûter", un peu par hasard, à la course à pied en 2008, je me suis découvert une passion pour ce sport qu'est le trail.
Un sport d'addiction, où chacun peut y trouver du plaisir, une motivation, des défis à relever.
Un sport qui permet de découvrir de nouvelles contrées, des paysages, des ambiances uniques, des personnages.
Un sport de partage, où les derniers côtoient les premiers, où l'on partage des valeurs.
J'ai longtemps hésité avant de créer ce blog, car loin de moi l'idée de me mettre en valeur (ceux qui me connaissent n'en douteront pas en instant), je tiens surtout ici à vous faire partager ma passion, au travers de mes récits de courses et des tranches de vie vécues depuis quelques années sur les sentiers...et pourquoi pas vous transmettre ce virus qu'est le trail et plus particulièrement l'ultra trail!



dimanche 18 juin 2017

Un We Choc dans les Ecrins

Afin de peaufiner mon entrainement pour l’Ultra de Corse, j’avais programmé de faire un maximum de bornes et de dénivelé ce we, sans pour autant trop puiser dans les réserves afin d’avoir le temps de récupérer d’ici début juillet. Sollicité par Perrine, Julien et Patrice pour venir courir dans les Ecrins, mon hésitation ne fut que de courte durée et c’est avec enthousiasme que je m’inscris dans les derniers jours sur les épreuves du Kilomètre Vertical le samedi et le trail long de 57km le dimanche.
Samedi matin, je retrouve Perrine, Julien, Nicolas, Christelle, Laurence et Albéric au départ du KV. Mon objectif du jour, me faire une bonne séance intense pour faire monter le cardio. Quelques minutes avant le départ, Patrick Michel nous fait un briefing rapide en nous précisant que nous allons gravir 950m de D+ en un peu moins de 3km ! Ouf ! Je n’ai encore jamais participé à un vrai KV et suis impatient de voir comment je vais gérer cet effort. Le départ est donné, nous partons tous en courant, bâtons à la main face à la piste noir de Vallouise qui se dresse face à nous. Très vite, tout le monde se met à marcher. C’est parti pour trois quarts d’heure de marche à pousser sur les cuisses, les mollets et chercher un appui supplémentaire avec les bâtons. Malgré notre vitesse de 4km/h, nous sommes tous avec le cardio à fond et le souffle court. Drôle de sensation de ne pas avancer et d’être à l’agonie. Les écarts commencent à se creuser et je vois les premiers coureurs s’échapper. Je tente de garder mon rythme, dans cet effort solitaire et laisse le temps passer. Peu à peu je prends du plaisir dans cet effort de brute. Je me régale et suis presque déçu de constater que l’arrivée est déjà si proche. Après 47 min d’effort, je passe la ligne, toujours en marchant, malgré ma vitesse ascensionnelle de 1200m/h à la 10ième place. Bravo à Nico qui ma collé 2 min, mais aussi à Christelle, Albé et Julien qui finissent dans mes talons et Perrine qui a tout donné dans les derniers hectomètres de la course sachant qu’elle n’arrivait même plus à parler ! ;-)


Heureux de ma matinée, après une bonne sieste mérité, j’accueil Patrice et Cédric pour partager un bon repas riche en glucide avec un soupçon de boisson houblonnée en vue de notre trail de 57km et 3000D+ le lendemain.
A peine le jour levé à 5H30, nous retrouvons au départ Perrine et Julien pour un petit échauffement d’une dizaine de minutes. Personnellement je ne ressens pas tellement le besoin de m’échauffer car j’ai décidé de faire ce trail sans trop puiser dans mes réserves pour garder du jus pour la Corse. Le pari est osé car avec un dossard sur la poitrine, dur de se dire que l’on doit en garder sous le pied. La seule solution que je trouve pour me raisonner est de me fixer de faire la course au cardio en veillant à ne jamais dépasser les 140 pulsations minutes en montée et 130 sur le plat ou en descente. Encore un rapide breifing de Patrick Michel qui nous rappelle que nous ne sommes pas là pour randonner (oupsss moi oui ! ;-) ). Juste le temps de dire également bonjour à Mélanie, Lionel et Eva qui n’a pas l’air très bien réveillée, que le départ est lancé.  Ca part cool, et moi encore plus. Je surveille ma montre et me laisse doubler par tous ses coureurs fous !
Nous franchissons le premier col à la fraiche, et surveille toujours mon cardio. Nous basculons alors vers Puy Saint Vincent sur les chemins que je connais comme ma poche. Je me régale dans les descentes même si je ne suis pas très rapide. Je fais quelques kilomètres avec Lionel qui n’est pas au top de sa forme et m’annonce qu’il souhaite abandonner. Je le tire en descente mais il n’est pas bien. Je suis déçu pour lui.
Premier gros ravito à Vallouise, où je retrouve Cédric qui me tire pour repartir, moi qui profitais des bananes, oranges, pain d’épice et autres mets…
Nous abordons ensemble la grosse difficulté du jour avec 1500D+ . Après une première partie d’ascension commune, Cédric prend doucement le large. Il me distance peu à peu. J’ai envie de revenir sur lui, surtout que j’ai également en visuel Julien et Patrice,  mais non, il faut que je reste sage et garde mon cardio au dessous de 140 bpm. La montée est longue, nous quittons les sous bois pour retrouver un univers plus minéral avec une pente qui se durci. Je me vois alors dans les pentes du Monte Cinto,  trois semaines avant ! Après 1H50 de montée, nous franchissons le col de Vallouise. Le paysage est magnifique, et basculons sur de magnifiques alpages. Je perds de vue mes compères et me fait même doubler par deux coureurs. Les cols s’enchainent et je poursuit sur mon rythme. Mon regard se perd sur les flans de montagne recouverts de névés, je contemple le paysage à l’affut de surprendre un chamois ou une marmotte. La seule chose que je surprends devant moi c’est Patrice qui ne me semble pas au top et sur lequel je reviens peu à peu sur un long single en balcon.
Dernière ligne droite avec une descente de presque 15km pour rallier l’arrivée. Pour le coup Patrice reprend la poudre d’escampette sans que je puisse le rejoindre. De mon coté, je profite de l’ultime ravitaillement pour me faire un petit sandwich jambon fromage et discute quelques minutes avec Joachim, le copain d’Eva. C’est reparti pour les 10 derniers kilomètres où je prends ma foulée d’ultra traileur en mode économie. Les derniers kilomètres sont traitres avec de multiples relances où il faut s’efforcer de courir sous une chaleur écrasante. J’adore !
Après 7H30 de course, je franchi la ligne d’arrivée, fatigué mais sans être épuisé, ce qui devrait me permettre de me remettre assez rapidement de ce trail : mission accomplie.  Une fois de plus de suis heureux de cette journée où j’ai réussi à ne pas m’emballer à vouloir suivre les collègues.
Bravo à Julien et Cédric qui finissent 7ième et 8ième, à Patrice qui malgré sa méforme fini 11ième et Perrine qui termine en beauté 2ième féminine. De mon coté je finis à une très honorable 13ième place.
L’après course sera une fois de plus un bon moment de partage autour d’un bon repas, d’une bonne bière et d’une bonne glace.
Un grand merci à l’organisation du trail des Ecrins qui comme d’habitude nous a enchanté par la beauté des paysages, la qualité des tracé et l’ambiance tout au long du we.


We love running, we love Ecrins, et vivement le 6 juillet à l’assaut de la montagne Corse !!!

dimanche 4 juin 2017

Trail des Maures entre sport et convivialité

Gardant un très bon souvenir de l’édition 2016, c’est un peu à la dernière minute et à l'improviste que je décide de m’inscrire au Trail des Maures 2017 sur le parcours du 21km. J’hésite entre cette distance et le 42km mais décide de rester sage et préférer attendre que ma cheville soit complètement guérie avant de me relancer dans le long.
J’arrive une bonne heure avant le départ vers 7h afin de retirer mon dossard et prendre le temps de m’échauffer correctement car une fois de plus, il va falloir savoir se mettre rapidement dans le rouge pour tenter de performer sur cette « petite » distance.
Par contre, contrairement au we dernier où j’avais une grosse envie de me surpasser, je me sens nettement moins motivé aujourd’hui et vois juste en ce trail une bonne séance de vitesse.
Le départ est donné à 8h30 précise dans le centre du village. Rapidement, dès les premiers kilomètres, dans la grosse montée en sortie du village, je sens que cela va être compliqué pour moi, car je n’ai pas de vitesse et n’arrive pas à accrocher le peloton de tête. Je prend sur moi et décide alors de faire ma course en me fixant comme objectif de tenir le 10km/h de moyenne, sachant que vu la chaleur et les difficultés en fin de parcours, si je maintiens mon rythme, je regagnerai surement quelques places d'ici l'arrivée.
Avec une quinzaine des coureurs devant moi, je fais ma première partie de course en tentant de conserver toujours un bon rythme, en relançant dès que possible sur les parties plates et en attaquant dans les descentes vu que ma cheville, beaucoup moins douloureuse, me permet de retrouver de très bonnes sensations. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir en descente. Je suis tout sourire. Peu avant le premier ravito au 10ième km, je reviens sur les premières victimes d’un départ trop rapide. Malheureusement, c’est mon collègue Julien Desjardins qui n’a plus de jus et s’est tordu la cheville. On échange quelques mots,  mais suis déçu de savoir qu’il ne fera plus parti de la course.
Après une bonne heure de course, je retrouve un peu de vitesse et de motivation sachant que la grosse difficulté du parcours se dresse face à nous : une montée sèche en plein cagnard.  J’ai en visuel 2 coureurs qui ont l’air un peu de subir cette seconde partie de course. Je me motive et tente d’accélérer pour les reprendre. Les jambes répondent, le cardio aussi.  Je me fais plaisir à gérer cette seconde partie de course. Je prend un gel, et passe à l’attaque. Ils essayent de s’accrocher mais j’en remet une petite couche et arrive à les distancer. Place à une grosse descente bien raide. Il est l’heure de voir si mes bonnes sensations en dénivelé négatif me permettent de les distancer un peu plus. Ca fonctionne une fois de plus et je creuse l’écart.
Plus que 4 km, où nous retrouvons les coureurs du 10km. Ce n’est pas évident de doubler dans ces singles, mais je m’impose parfois un peu en force pour passer car j’ai deux objectifs en tête : le premier, celui de tenter de revenir sur d’autres coureurs et repasser dans le top 10, et le second , qui me fait sourire, celui de tenter de boucler le parcours en moins de 1h57. Pourquoi ce temps ? Car c’était celui d’Amandine Ferrato avec qui j’étais venu courir ce trail l’an passé et qui va courir le we prochain les championnats du monde de trail sous le maillot de l’équipe de France et pour laquelle j’ai une petite pensée.
Je double à droite, à gauche, me met dans le rouge dans les derniers kilomètres mais rien n' y fait, pas de coureurs en vu, et surtout je vois que je n’arriverai pas à passer sous les 1h57 d’Amandine. 

Pas grave, je franchi  la ligne d'arrivée en 2h01min, à la 11ième place, heureux d’avoir retrouver des sensations en seconde partie de course et pris du plaisir sur ce magnifique parcours. Un plaisir qui se poursuivra toute la journée lors du repas d’après course, arrosé de bières à la châtaigne offerte par l’organisation, partagées avec les amis coureurs, les collègues d’Aix Athlé ansi que Patrice et Fabrice mes compères de Team.





Encore une très belle journée organisée par "Trail Nature Collobrière", merci à eux !
Et quoi de mieux qu’une journée dans le massif des Maures, sous le thème de la Châtaigne pour préparer l’Ultra Trail de Corse? 

Maintenant, place à un entrainement basé sur le volume pour être prêt le 7 juillet prochain à Corte.