Après avoir eu le malheur de "goûter", un peu par hasard, à la course à pied en 2008, je me suis découvert une passion pour ce sport qu'est le trail.
Un sport d'addiction, où chacun peut y trouver du plaisir, une motivation, des défis à relever.
Un sport qui permet de découvrir de nouvelles contrées, des paysages, des ambiances uniques, des personnages.
Un sport de partage, où les derniers côtoient les premiers, où l'on partage des valeurs.
J'ai longtemps hésité avant de créer ce blog, car loin de moi l'idée de me mettre en valeur (ceux qui me connaissent n'en douteront pas en instant), je tiens surtout ici à vous faire partager ma passion, au travers de mes récits de courses et des tranches de vie vécues depuis quelques années sur les sentiers...et pourquoi pas vous transmettre ce virus qu'est le trail et plus particulièrement l'ultra trail!



dimanche 13 novembre 2016

Séances de vitesse en Terres provençales

Tout juste trois semaines après la Diagonale des Fous, quoi de plus Fou que de prendre le départ de l'Alpin Trail de Pichauris, avec 30km et 1700D+.
Fin de semaine dernière, à l'approche de ma trève hivernale, je voulais vraiment faire une dernière course près de chez moi, avec mes amis, pour solder cette saison de trail 2016. Mon club Aix Athlé étant inscrit en nombre sur l'Alpin Trail, je les ai donc suivi pour courir dans ce magnifique massif du Garlaban.
Me voilà donc en ce 11 novembre, sur la ligne de départ où je retrouve Julien Germain et Nicolas Martin, qui ont, eux aussi fait la Diag. Nous nous rassurons entre nous mais nous savons que c'est un peu "Fou" de partir pour ces 30 kilomètres et que nos organismes vont souffrir.
Effectivement, dès les premiers kilomètres, je m'accroche pour tenir la tête de course et suis obligé de lâcher un peu, mon cardio étant bloqué à 165 bpm.
Au bout de 15km, mes jambes commencent à se plaindre, durcissent, et n'ont qu'une seule envie, celle de cramper. Malgré tout, je me sens heureux d'être là, de faire ce sport, de profiter de la nature qui nous entoure. Un pur bonheur de se sentir en "vie" et admiratif devant les ressources que possède notre corps de toujours se surpasser.
Toutes ces pensées me font oublier la douleur et me permettent même d'accélérer et de revenir sur la seconde partie du parcours.
Complètement "cassé" avec de grosse douleurs aux jambes et au dos, je franchis la ligne à la 9ème place… heureux d'avoir passé 3h21 dans la nature à me tester.
Bravo à mon collègue de Team, Greg, qui finit sur mes talons, et à Julien et Nicolas qui terminent également dans le même état que moi, à quelques minutes.
Bravo à mon club Aix Athlé qui a brillé sur le 15km avec une pluie de Podium (Philippe, Nina, Fanny, Nathalie…).



Même si l'enchainement est compliqué, 48h après l'Alpin trail où j'ai souffert, je suis heureux de m’aligner ce dimanche sur la course nature de mon petit village pour les Drailles de Simiane (12,7km et 400D) et retrouver mes amis venus courir, mais aussi Laurie pour défendre les couleurs de nos partenaires.
Le départ est beaucoup trop rapide (normal nous sommes sur une course nature de 13km) et je cède rapidement du terrain. Je suis à fond au cardio (168 bmp) et n'éprouve aucun plaisir. Après 3km je me retourne et hésite à attendre Laurie pour finir la course avec elle. Les kilomètres passent et peu à peu je retrouve des sensations, et surtout du plaisir. Je me dis qu'il faut finir en beauté cette saison même si je tire un peu trop sur la corde depuis le retour de la Diag. Allez go, ce sont les 30 dernières minutes de course de ma saison 2016 ! Je donne tout, remets une accélération, descends tambours battants, double quelques coureurs, je m'éclate dans ce bref moment de souffrance. Je place une dernière accélération sur la ligne d'arrivée pour finir en 53min, à la 12ième place.
Comme pour me récompenser de ma saison, j'ai même l'honneur de monter sur le podium pour avoir terminé 1ier Simianais !
Bravo à Laurie pour se 3ième place, à la famille Pied (Anthony et Marc) et Aurélie et Jérome pour avoir couru avec si peu d'entrainement!
Ce soir je suis fatigué mais heureux de cette belle saison 2016 courue sous les couleurs EnduranceShop 13! Vivement 2017 !


jeudi 20 octobre 2016

L'aventure de la Diagonale des Fous !


A peine sorti de l’aéroport de St Denis, je commence à comprendre que l’ile de la Réunion va vivre au rythme du GRR pendant toute la semaine: un chapiteau de bienvenue accueille les coureurs a l’aéroport, des affiches publicitaires sont placardées dans la rue, les radios ne parlent que de ca...nous sommes sur l’ile du Trail.
Je rejoins alors Perrine, Julien et Laurie avec qui nous avions loué une villa afin de nous préparer ensemble à vivre cette expérience surement unique. Malheureusement notre Perrine enchaine les soucis de santé, entre un genou bloqué et une angine. Nous faisons de notre mieux pour la remotiver mais ce n’est pas simple (en tout cas bravo a elle qui prendra le départ et se battra pour franchir la ligne d’arrivée main dans la main avec Julien. C’est beau !).

Ces 2 jours pré course me permettent de peaufiner mon plan de course, étudier sur le papier le parcours dans ses moindres détails (Merci Julien pour toutes les infos, sachant qu’il connait le parcours), préparer mes différents sacs d’assistance, car j’ai l’honneur de faire parti du « team Gaspar », une association de bénévoles plus que généreux qui assistent une poignée de coureurs dont je fait parti sur les différents post de ravitaillement durant la course. Je sais que cette course est plus qu’un ultra, tout doit être au top et minutieusement préparée, afin de limiter au maximum les imprévus.


Jeudi 20h00 nous y sommes, nous pénétrons dans “l’arène de départ” sur le port de St Pierre. Nous sommes 2500 coureurs tout sourire, le public est la en masse. J’ai l’impression que toute la Réunion lé la! Nous restons groupé avec Perrine et Julien en espérant intégrer le sas Elite grâce à nos points ITRA et à nos mails de demande à l’organisation. Le directeur de course accepte mes deux compères mais pour ma part, je n’ai pas réussi à faire parti de « l’Elite ». Je les vois donc s’éloigner vers le fameux sas et me sens alors lâché à moi même, perdu au milieu de plus de 2000 coureurs. Mon ego en prend alors un coup, frustré de ne pas pouvoir profiter de cette dernière heure d’avant course avec mes deux amis et les autres coureurs de métropole que j’ai l’habitude de côtoyer et qui eut aussi sont dans le sas Elite. A quelques minutes du départ, je joue sévèrement des coudes afin de me positionner au mieux sur la ligne. C’est une véritable foire d’empoigne. Tout le monde est survolté, ca pousse, ca cri, les spectateurs sont amassés le long de la ligne de départ. Je n’ai jamais senti autant d’enthousiasme général au départ d’une course. Nous attendons tous le top de départ, a la fois heureux mais aussi inquiet sur ce que nous réserve cette « aventure ». Je suis à la fois, impatient, heureux et stressé.

22h précise, la voix du Trail , Ludo Collet lance le départ et c’est tout simplement magique: le public hurle et applaudi sur plusieurs km, de milliers de personnes sont la, un feux d’artifice éclate pour nous coté mer, c’est l’euphorie générale, on a tous la banane, à tel point que cela court très très vite. Je dois être à 16km/h, je reviens me caler dans le top 100 pour assouvir ma frustration du départ.
J’ai les jambes, tous les indicateurs sont au vert, la météo est au top. Le public est toujours aussi nombreux en bord de route après 10km, cela ressemble à un franchissement de col au tour de France, la foule se resserre et ne pouvons passer qu’en file indienne, ca cri, ca applaudi, ca nous tend les mains…

Premier ravito, je suis toujours bien mais surpris de me retrouver avec des coureurs comme Stephane Brogniart ou même Fabrice d’Aletto qui me fait signe. Je suis dans les 70ieme largement en avance sur mes temps de passage. Il faut que je réduise l’allure sous peine de prendre le risque d’exploser plus loin et ne jamais voir l’arrivée.
Je ralenti alors la cadence pour me remettre dans mes temps de passage. C’est dur mentalement car je me fais doubler par des dizaines de coureurs alors que je suis bien physiquement. Mais il faut être sage car cela ne fait que 6h que je cours sur les 34h prévues dans mon planing. Ce n’est que le début de l’aventure. Le lever de soleil me remonte le moral et je découvre alors des paysages à couper le souffle. Je n’ai jamais vu cela, je savoure et apprécie la chance que j’ai d’être là dans un des plus bel endroit du monde. Je plonge alors dans le cirque de Cilaos et par la même occasion en enfer. Je découvre tout à coup l’hostilité des chemins du centre de la Réunion: des pentes très raides et vertigineuses, des rochers, des marches énormes, des racines. Je comprends alors que la traversée des cirques va être très longue et qu’il faudra être patient et ne pas craquer moralement. Je descends à l’économie pour préserver mes cuisses pour les 120km restant et surtout eviter la chute qui pourrait être fatale.

J’arrive alors frais à la première base vie de Cilaos ou Phil et la team Gaspar m’attendent. Ils sont au petit soin, j’ai droit à un massage des cuisses et surtout à un succulent gâteau patate qui deviendra avec les massages mon fil conducteur de ravito en ravito. Je prends aussi le temps de me changer pour repartir tout neuf pour affronter la journée dans les cirques. Je repars au bout de 15 min le ventre bien rempli, les cuisses détendues et le moral au beau fixe. Je sais qu’il me reste encore presque 24h de course mais je n’y pense pas et me donne comme objectif le prochain ravito. Je chemine mentalement de ravito en ravito pour que cela passe mieux.
J’attaque alors la fameuse montée du Taibit ou je rencontre Michelle (la maman de Julien) et Charles qui m’encouragent. Devant les dégâts commencent à se faire sentir et je croise un des frères Camus qui fait demi tour et renonce à aller plus loin. Effectivement nous sommes alors à un point de non retour car une fois engagé dans le cirque de Mafate, plus de rapatriement possible pendant presque 10h de course.




Arrivée au ravito de Marla, à l’entrée de l’enfer de Mafate, je retrouve Julien qui est à bout, allongé dans l’herbe. J’essaye de le convaincre de repartir mais il décline mon offre. Cela me pèse mais j’espère alors que Perrine arrivera à le convaincre (et elle y arrivera).


La boucle dans Mafate n’est que pur bonheur pour les yeux mais c'est long. Nous n’avançons pas. Tout a l’air proche mais il faut chaque fois franchir des ravines plus profondes les unes que les autres. Ca monte, ca descend, le terrain est très technique. Ca use. Il ne faut plus avoir un mental de traileur mais raideur. Avancer pas à pas, s’affranchir du temps qui passe. Simplement gérer et écouter tous les signaux qu’envoient mon corps pour ne pas trop l’épuiser. Côté alimentation je n’arrive plus trop à digérer les barres et autres gels. J’essaye alors de m’alimenter avec des mets plus « simples » aux ravitos: riz, patate douce, bananes… et de n’utiliser mes barres que lorsque j’ai un coup de mou. Toujours à l’écoute de mon organisme, je m’aperçois que je suis souvent obligé de m’arrêter pour une petite vidange. Pas normal, je dois manquer de sel et décide aussi de maximiser mes apports en sel sur les ravitos. Toutes ces réflexions m’occupent l’esprit et me font passer le temps.


Je continue de ravito en ravito, en essayant de tenir mes temps de passage même si bizarrement je perd la notion du temps. Je suis prêt à courir pendant 34, 48 ou même 60h s’il le faut. Dans ma tête, c’est un peu comme si j’enchainais de petits trails de 2 à 3h et j’en redemande à chaque fois. La densité de coureurs est faible, on reste parfois en petit groupe mais cela ne dure jamais très longtemps. Globalement nous sommes tous dans les mêmes allures aux environs de la 70ieme place, mais cette fois ce je ne me soucis pas un brin de ma place, je veux juste me battre avec mon chrono et surtout être finisher.

La nuit point le bout de son nez. Mon petit défi est alors de rejoindre le prochain ravito sans frontale : On s’amuse comme on peut! Mission accomplie, toujours dans mes temps au quart d’heure prêt, je me ravitaille, sort ma frontale et profite de partir rapidement avec 2 coureurs réunionnais pour franchir le rempart du Maido (1000m D+ en 4km), sachant que la route à plusieurs de nuit sera plus simple. Au bout de quelques minutes, je suis assez frais, et sais que les montées longues sèches restent mon terrain de jeu favori. Je décide alors d’accélérer un peu et lâcher mes compères. Je prends alors beaucoup de plaisir dans cette montée nocturne en solo. Arrivé au sommet, le public est là en masse pour nous accueillir et je tombe alors sur Christelle et Nico qui m’attendaient : ils me guident alors vers la tente d’assistance de la team Gaspar afin d’une fois de plus profiter d’un petit massage express de quelques minutes.

Je repars les jambes un peu assouplies pour une descente de 14km vers la seconde base vie de Sans Soucis. Malheureusement, la première partie de la descente n’est en fait qu’une succession de relances pendant près de 6km. J’ai l’impression que ca ne descend jamais, et que ces bosses ne font que m’user mentalement. C’est dur et je vois d’ailleurs quelques coureurs à bout qui dorment le long du sentier pour reprendre des forces. Après plus de 2h de combat avec mon esprit et mes jambes bien endurcies par la descente, j’arrive enfin à la base vie. Comme prévu dans mon planning je décide de m’arrêter 30 min le temps de me faire masser bien sur, mais aussi de manger une assiette de riz avec un peu de poulet, et aussi de changer de teeshirt et de mettre des chaussures avec un peu plus d’amorti pour la fin. Ma lucidité surprend les bénévoles qui s’attendent plutôt à voir des zombies à ce niveau de la course.

Une fois reparti seul dans la nuit, j’ai la sensation que mes chaussures sont trop grandes et réalise que j’ai oublié de changer mes semelles orthopédiques et que je viens de partir sans semelles. J’avais beau être lucide, j’ai tout de même zappé ce détails…peu être normal après 25h de course. Compte tenu que j’ai fait déjà quelques km, hors de question de faire demi-tour, je mise sur le fait que je ne soit pas trop sujet aux ampoules et espère ne pas le regretter plus tard car il reste encore presque 10h de course.
J’avance à mon rythme, en essayant toujours de conserver mes temps de passage. J’ai la sensation de ne pas douter de mon avenir. Je suis convaincu, et ce depuis le début de course que quoi qu’il arrive je serai finisher. Je n’avais jamais ressenti cela sur un autre ultra. Peut être car cette fois ci je vis une véritable aventure et sais que je la mènerai à terme coute que coute.

Il est maintenant 3h du matin. J’ai beau avoir fait abstraction de toute temporalité, le sommeil commence à me rattraper. Mes yeux se ferment alors que je trottine. Moi qui n’avais jamais compris pourquoi certains coureurs arrivaient à dormir le long du chemin alors qu’ils pouvaient faire une sieste sur des lits aux ravitos, je cherche moi aussi un petit coin d’herbe fraiche pour pouvoir m’allonger. Je me dis que 30 min de sieste me seront bénéfiques. Cela me pèserait de m’arrêter mais je serai tellement bien allongé. Je me bat alors avec cette idée et essaye de recentrer mon esprit sur le prochain ravito où je pourrais prendre un café pour tenter de me réveiller. C’est dur mais j’arrive au ravito sans m’être endormi : un exploit ! Par contre vu qu’il est 4h du matin, ce sont les bénévoles de mon assistance qui se sont assoupis (car c’est également un sacrée raid pour eux de tenir un poste pendant 3 jours non stop) et que je « sors » de leur sacs de couchage dès qu’ils m’aperçoivent (encore désolé). Une fois de plus ils sont au petit soins pour moi, me massent et me donne ma fameuse part de gâteau patate.
J’aborde alors le sentier des Anglais pour les 4 dernières heures de course. Je commence à avoir de belles hallucinations : je prend les rocher pour des chiens, confond les arbustes avec des spectateurs. Cela me fait rigoler intérieurement et me dis que je suis quand même bien atteint !


Le jour se lève et commence à ressentir une sensation d’accomplissement. Je suis persuadé que je rentrerai dans le stade de la Redoute pour avoir droit à ma médaille. Une fois de plus, je double quelques coureurs, me fait doubler, mais je m’en fiche, je joue avec moi même aujourd’hui, c’est mon aventure, mon raid.
La dernière montée me fait mal mentalement, c’est sans fin, mais je sais qu’après c’est fini. Bien qu’il fasse jour, je continue à avoir des hallucinations et j’en rigole toujours. Il n’est que 8h du matin mais le soleil commence à taper. Je me lance alors dans la dernière descente sans trop prendre de risque car c’est assez pentu et technique. J’aperçois alors le stade de la Redoute en contre bas mais il reste une bonne demi heure de descente. C’est long, et toute l’attention que je dois porter à dompter la technicité du sentier m’empêche de penser à l’arrivée et savourer cet instant de bonheur.

C’est bon j’y suis, je sort de cet enfer pour parcourir les 500 derniers mètres pour rallier le stade. Je savoure alors pleinement ce moment et me prend à courir à un bon rythme avec une foulée presque légère après ces 167 km. J’entame mon tour de piste du stade, j’ai les larmes aux yeux et sais que j’ai accompli quelque chose, je suis fier de franchir cette ligne avec un chrono qui affiche 34h31min…

Une fois de plus, je remercie toutes les personnes, amis, famille qui m’ont soutenus par leurs messages, petits cadeaux avant, pendant et après cette épopée. Un grand merci à Endurance Shop 13 et les partenaires (Adidas, Meltonic, BVSport, AZR, Oxsitis, Garmin) pour leur aide sur toute ma saison. Un énorme merci à mes Kinés Stéphane, Mathieu et toute l’équipe de Gardanne pour m’avoir remis sur pied à 2 semaines de la course. Et une ovation à l’association Gaspar et Phil pour m’avoir accueilli au sein du Team et m’avoir permis de franchir cette ligne d’arrivée.

Bravo à Perine et Julien pour avoir fait cette Diag cote à cote et être aller chercher la médaille de finisher.
Bravo à Laurie pour sa 5ieme place sur le trail du Bourbon (une sous course qui n’en n’est pas une).
Bravo à tous les finishers de cette Diagonale des Fous !

Aujourd’hui, je me sens apaisé d’avoir réussi à boucler cette Diagonale des Fous dans mes temps, à la 74ième place au scratch (même si je n’ai jamais pensé au classement tout au long de la course) et d’avoir réussi à « dompter » cet ultra hors norme dès ma première participation.
Aujourd’hui je suis fier de faire parti des « FOUS » !!!

























mardi 27 septembre 2016

Mission Ventoux : KV du Ventoux

En vue de peaufiner la préparation à la Diagonale des Fous, Perrine Scheiner et Julien Germain m’avaient proposé de les accompagner ce samedi pour une journée spéciale D+ avec au programme une sortie matinale de 4h à l’assaut du Ventoux suivi du Kilomètre Vertical du Ventoux (5,7km pour 1000D+) l’après midi.

Départ 8h avec mes 2 acolytes pour notre première montée de 1500D+ direction le sommet. Nous montons à un rythme ultra trail, le but étant d’accumuler du dénivelé. Nous sommes heureux d’être là, de profiter du lever du jour sur le Ventoux, balayé par un petit air frais. Arrivé au sommet, nous décidons d’enchainer et de redescendre sur la face nord pour nous rajouter 500 de D+ en remontant droit dans le pentu. Nous ne trainons pas une nouvelle fois au sommet car il fait frais mais surtout car nous avons un rendez vous à ne pas manquer en début d’après midi : le KV du Ventoux, histoire de se rajouter encore 1000D+ dans les jambes.

De retour sur Bedoin, nous prenons le temps de nous ravitailler pour remplir les batteries. Néanmoins, après cette sortie de 4h, et un bon pic-nic, je n’ai plus du tout envie de courir en me mettant dans le rouge surtout que comment vais je faire pour digérer une grosse salade de pates et un café 1h avant le départ.
Nous prenons cela à la rigolade, et n’attendons qu’une chose : voir comment nos organismes vont survivre à cet effort violent? Au pire nous marcherons, et tacherons de ne pas être hors temps.

Les départs sont donnés toutes les 20 secondes. Je suis le 23 à m’élancer sur un peloton de 72 coureurs.  Perrine et Julien partent 8 min après moi, je serai donc le cobaye du groupe.
Malgré ce manque de motivation, le simple fait d’accrocher mon dossard sur la poitrine me remet dans l’esprit « compétition ». Nous partons nous échauffer (même après les 4h de trail du matin) et je rentre peu à peu dans ma bulle. Je vais essayer de faire de mon mieux même si ce genre d’effort n’est pas ma spécialité et vu ma fatigue du matin. Je vais tester mon organisme, voir comment il réagit à cette « mauvaise » préparation.
20 secondes du départ, je me présente devant la ligne.
5, 4, 3, 2, 1, go !!! C’est parti, je cale mon rythme aux sensations, j’arrive à rester à 166 pulsations minutes, c’est impeccable. Je suis dans le rouge, mais pas à l’agonie. Il faut gérer car il faut tenir à ce rythme sur 5,7km.
La pente est régulière, je ne fait que doubler des coureurs partis avant moi : c’est bon pour le moral. Après 2km, le mollet commencent à piquer. Je décide alors de calmer un peu le jeu, et alterne marche et course en essayant toujours de garder une pulsation cardiaque dans les 160bpm. Toujours pas de fatigue ou de problème gastrique (malgré le repas que j’ai encore sur l’estomac). Après le 4km, la pente augmente, je marche de plus en plus mais essaye de rester dans le rouge et ne pas lâcher mentalement.  Je continue de doubler mes la montée semble de plus en plus longue. Dernier kilomètre, je décide de remettre une dernière accélération jusqu’au finish sauf que sur un KV, les mètres passent très lentement et j’ai l’impression de ne jamais arriver. Les 400 derniers mètres sont interminables et me force à courir.
Après 54min, je franchis la ligne, 1000m au dessus du départ, heureux : la journée est finie, mission accomplie !!!

La récompense, une 7ième place au scratch mais surtout ne magnifique journée entre amis, avec un maximum de dénivelé et un bon travail sur le mental avec ce KV à maintenir un effort soutenu.


Bravo également à Perrine (2ième feminine) et Julien (11ième) : We do the job and we love running !




mercredi 14 septembre 2016

Serre Che Trail Salomon : 50km de pure Montagne !

          En vue de peaufiner ma préparation au Grand Raid de la Réunion et casser un peu des fibres, le Serre Che Trail Salomon avait retenu mon attention de part son bon ratio distance/dénivelé avec  50km pour 3700D+.

Le départ matinal, à 6h00 du mat nous oblige à prendre les frontales et me permet là aussi de me conditionner pour le Grand Raid avec un départ de nuit. Un peu en mode ultra, et surtout vu le profil du parcours, je décide de partir tranquillement en gérant mon effort afin de tenter d’accélérer à partir de la seconde moitié de course.
Conformément à ma feuille de route je me positionne dans les 25 premiers, à l’économie dans cette première bosse de 1200 mètre de D+. Je n’hésite pas à marcher dès que la pente s’accentue et profite un maximum du lever de soleil sur le massif minéral qui se dresse face à nous.
J’aborde la première grande descente dans le même état d’esprit, où les premiers rayons de soleils jouent à cache-cache avec la montagne. Quelques coureurs me doublent, mais je reste zen. Je connais le parcours et je suis persuadé que cela va exploser devant, il faut s’économiser, la route est longue.

Je passe le premier ravito, encouragé par Julien qui attend impatiemment sa Gallinette Perrine. La seconde grosse bosse nous amène à plus de 2700m d’altitude, le paysage est toujours magnifique. Je distance alors quelques coureurs mais attend toujours de passer la mi-course pour tenter d’accélérer. Les sensations sont pourtant bonnes, mais il ne faut pas s’enflammer, il faut garder du jus pour la suite. Le second ravito au Col du Granon pointe son nez, je me ravitaille correctement mais sans perdre trop de temps et repart à l’assaut des 25 derniers kilomètres.
Sur ma feuille de route, c’est ici que j’avais décidé d’accélérer le tempo : tous les indicateurs étant au vert, je passe alors à l’action et m’efforce à relancer sur ces crêtes à plus de 2600m d’altitude. Coïncidence, un hélicoptère vient nous survoler pour faire des images de la course au même moment. Cela me donne alors des ailes : je suis en plein monde minéral, sur un single technique en  crête avec une vue imprenable sur les vallées environnantes et les Ecrins,  et l’hélicoptère joue entre nous et le relief pour faire des images au plus près. J’ai alors l’impression d’être au championnat du monde de sky running, je relance de plus en plus, presque à en oublier que je suis à 2600m d’altitude et que le manque d’oxygène commence à se faire ressentir dans  cet effort soutenu. J’en ai la chair de poule, et apporte une réponse à la fameuse question que bien des personnes me posent : « Mais pourquoi tu cours ? » Et bien voila tout simplement pour ces moments uniques qui laissent des souvenirs intarissables.

Après ce petit moment d’euphorie et de pur bonheur, je reviens à la dure réalité de la course pour aborder la dernière ascension de la course. Les jambes commencent un peu à se raidir, je rencontre alors un coureur, Cédric Golea, de Cadolive (comme quoi le monde est petit), et à qui je montre le sommet de notre dernière bosse, le Grand Aréa. Je ne dis rien mais cela me parait très loin et surtout très haut. Je prends sur moi et essaye une fois de plus d’accélérer dans la première partie de la montée.  Je monte à un bon rythme, croise une fois de plus Julien et mes parents justes avant le dernier ravito. 
Le moral est bon.







A la sortie du ravito se dresse ce grand Aréa qui culmine à 2850m. Il reste 600mD+ et la pente est très raide avec des passages à plus de 40%. Malgré les encouragements de Vincent Chautard sur la montée, je commence à subir, le cardiaque est bon, mais j’ai les jambes qui tirent. Je suis péniblement Cédric qui me distance peu à peu. Les effets de l’altitude sont là, il fait chaud, mais les paysages restent dantesques et font « presque » oublier cette montée sans fin qui se fait pas après pas. Après 50 min je bascule enfin sur la descente finale. La encore les jambes sont très dur mais je prends sur moi et descend au mieux. Vu les écarts, ma place me semble acquise même si je ne sais pas trop combien je suis.


Quelques kilomètres avant l’arrivée, je pense alors me la jouer cool, mais je croise Julien qui m’annonce un coureur à 300m devant et me booste pour allonger la foulée. Je m’exécute et place une dernière accélération pour ce final. Je double et ne relâche pas l’effort afin de créer l’écart. Il ne s’accroche pas mais je continue sur ma lancée jusqu’à la ligne d’arrivée que je franchie en 12ième place en 7h34 d’effort, accueilli par Ludovic Collet, qui me gratifie d’une petite interview d’arrivée.


Un grand merci à Michel Lanne et toute son équipe pour ce trail magique, qui m’a rappelé comme quoi ce sport permet de vivre des moments magiques et intense. Bravo à ma coéquipière de Team Perrine qui m’a indirectement mis la pression tout le long de la course en finissant à 30 min derrière moi.

Sinon on peut dire que réglages sont bon pour aborder sereinement la Diagonale des Fous dans un peu plus d’un mois. Go !!!



mardi 23 août 2016

Mon défi du Col du Galibier

Pour une fois,  c’est un peu à la dernière minute que je me décide à m’inscrire sur le Trail du Galibier (46km et 3000D), avec une idée de « petit défi » derrière la tête ; celui de gravir le col du Galibier en courant le dimanche lors du Trail et enchainer le lendemain avec le Col en vélo du coté Maurienne puis Lautaret (ils sont fous ces traileurs !!!).
J’arrive donc le samedi sur Valloire histoire de récupérer mon dossard et de me mettre dans l’ambiance montagnarde : pas de pression du dossard, pas d’entrainement spécifique, je suis juste là pour profiter d’un we à la montagne et relever mon défi.

Dimanche matin, 7H00, il fait tout juste 8°C sur la ligne de départ. Les leaders doivent avoir froid car cela part très vite dès la première bosse. Comme à mon habitude, je laisse filer devant, surtout qu’aujourd’hui je suis là pour me faire plaisir, pour le fun, et non pas pour me mettre dans le rouge. Je me cale naturellement vers la 10ième place. On enchaine les 3 premières petites bosses de 400D+ assez rapidement, et je tente de travailler mes descentes pour gagner un peu de temps sur mes concurrents.
Nous sommes un groupe de 4 coureurs à nous lancer vers le point d’orgue de ce parcours avec 2 grosses ascensions dont la dernière au niveau du col du Galibier. Sur la première montée, je monte à mon rythme, toujours en dedans, ayant toujours en visuel devant ou derrière mon groupe de coureurs. Après plus de 3 h de course, nous entamons la dernière montée vers le col du Galibier. Envouté par le paysage et heureux d’être là, avec mon défi du we en ligne de mire,  je me décide à augmenter la cadence. Je distance progressivement mes compères pour me caler en 6ième position, l’idée étant de prendre le maximum d’avance en haut du Galibier pour ne pas me faire reprendre sur les 15 derniers km en descente.
Au niveau du col, il fait froid, mais je prends le temps de bien me ravitailler et échanger avec les bénévoles qui ne doivent pas avoir bien chaud. Voyant mes compères arriver au loin sur la crête, dans le brouillard, je repart du ravito et m’engouffre dans la longue descente vers Valloire.
Le paysage est toujours aussi beau, mais arrivé dans la vallée, le tracé semble interminable, avec un faux plat descendant à flan de rivière sur une large piste. Il faut faire le vide dans sa tête, et ne plus se focaliser sur ces dernier km sous peine de voir le mental s’effondrer. Je déconnecte le cerveau, et cours en attendant que sa passe. Pourtant fier de ma vitesse dans cette descente je vois un coureur revenir, il me double. Je le félicite pour sa descente. Je n’arrive pas à le suivre et tente juste de limiter l’écart en accélérant le rythme.
Après 5h53 de course, je franchi alors la ligne d’arrivée : Première mission du we accomplie avec en prime une 7ième place et l’honneur de monter sur la 3ième place du podium senior (que demander de plus !).



         Juste le temps de récupérer (Merci Meltonic et BVSport) et de rêver à tous ces paysages durant la nuit que le réveil sonne pour me rappeler qu’il est temps d’aller défier le Col du Galibier en vélo cette fois ci. Il fait toujours aussi frais, avec toujours 8°C. Le départ est difficile car les cuisses sont dures et pas moyen de faire tourner les jambes car la pente attaque directement à 9%. Ma crainte et de devoir renoncer durant l’ascension, car le vélo de route est loin d’être ma spécialité, et là je me lance dans un col Hors Catégorie en haute altitude. Au final, le coté mythique de ce col, les paysages et les autres cyclistes me feront tenir le coup et me permettrons de mener à bien mon défi du we…3 fois la montée au col du Galibier !


lundi 1 août 2016

Vars Mountain Trail ou le triple KV

Arrivée la veille du départ pour profiter de l’ambiance montagnarde et partager un repas d’avant course avec les amis, c’est dans un esprit « vacances » que j’aborde ce Vars Moutain Trail avec au programme 42km pour 3200D+ repartis sur trois grosses bosses, soit 3 kilomètres verticaux.
Le départ n’es pas trop matinal, 8h00, ce qui laisse le temps de bien se préparer et s’échauffer. L’ambiance est conviviale sur le départ, le temps de s’encourager entre amis avec Sébastien Nain, Julien Germain, Vincent Chautard, thomas Thiebaid, Shaun Jackson…
Une fois le chrono lancé, ca part assez cool ce qui me permet de rester dans le groupe de tête. Assez vite, des petites accélérations se font sentir. Je m’accroche, mais mon cardio et mon aisance respiratoire me rappellent rapidement à l’ordre : aucune puissance, je plafonne à 165bpm et souffle comme un bœuf. Tour à tour, les amis me doublent avec un petit mot d’encouragement car ils voient que ca ne va pas! Après 30 min d’effort j’arrive au col de Vars. Je dois être 15ième, je suis toujours à bout de souffle et je commence à être nauséeux. Et oui, un ultra ca use et je suis surement encore sur la fatigue de l’ultra de Corse sachant que je n’ai pas trop coupé l’entrainement depuis.

Voyant que ca ne va vraiment pas je me dis que tant pis, je passe en mode « rando », je vais profiter aujourd’hui, faire une belle balade. Après quelques km, je cogite toujours sur mon état de forme du jour, et me dit que je suis avec un dossard sur le torse et que je ne suis pas là pour randonner. Bref, je n’ai pas la forme, mais allons y faisons nous mal, allons puiser dans le peu d’énergie que nous avons. Vu que je n’avance pas en montée, il me reste les descentes pour attaquer même si ce n’est pas ma spécialité.  Une fois la première bosse franchie, à 2700m d’altitude, je prends les choses en mains et relance sur la grande descente de 8km pour tenter de revenir. Arrivée en bas, au niveau d’un ravito, je tombe sur Seb Nain qui est heureux de me revoir. Je repart du ravitaillement quelques minutes après lui mais arrive à le garder en visuel dans le sentier en lacet qui monte raide en sous bois. Je fais l’effort de me remettre dans le rouge pour le rejoindre.  Il deviendra alors mon compagnon du jour, sachant que lui souhaite rester en dedans aujourd’hui et décide donc de m’accompagner et me challenger pour que je garde un bon rythme.

Soudain au milieu de nul part, nous reconnaissons le son caractéristique du Vuvuzela de notre Galinette Laurie qui est là pour nous encourager. Cela me fait du bien, elle nous suit quelques centaines de mètres, histoire de bavarder un peu, et nous immortaliser sur la pellicule.

Je suis tellement enivré par le paysage grandiose, et l’altitude que je me permets à tord de relancer sur la crête en faux plat montant. Mais quelques instants plus tard, je me sens vidé, je commence à voir des étoiles. Seb décide de descendre cool pour ne pas se bruler les cuisses pour la dernière montée, mais j’ai tout de même du mal à suivre. Je gère ma descente au mieux en m’alimentant, en essayant de rester lucide pour ne pas chuter.






Arrivée en bas au dernier ravito, je suis dans ma bulle, fatigué. Je me concentre sur l’essentiel : remplir mon camelback, m’alimenter correctement et repartir. Nous voilà donc repartis pour affronter le dernier kilomètre vertical de la journée. Je sais qu’il sera éprouvant et que ce sera mon juge de paix. Seb fait tout pour que je m’accroche mais ma progression est lente. Je souffre intérieurement, j’ai mal à la tête, mes cuisses sont lourdes, j’ai le souffle court, mais je me fais un point d’honneur à ne jamais m’arrêter pendant ces 1000m de D+.
Arrivé en haut, je rencontre un autre amis de trail, Ludovic Gouge, ce qui me donne une fois de plus un peu de force pour relancer sachant qu’il ne reste quasiment plus qu’a descendre. Epuisé, je lâche un peu le pied dans la descente sur Vars, mais assez vite, Shaun, avec qui on a fait l’élastique depuis le début de course, reviens sur moi. Je le laisse me doubler comme une fusée mais tente de le suivre à distance pour qu’il m’amène jusqu’au l’arrivée.
Après 5h56 dans le rouge, je franchis enfin la ligne d’arrivée, à la 10ième place, accueilli par mon compère du jour Seb, Laurie et Shaun.
Mission accomplie, je me suis fait mal mais suis heureux car je me suis battu et j’ai tout donné.

ùAvec un peu de recul, ce trail résume complètement la définition que je me fais de ce sport, à savoir, se surpasser, quelque soit son objectif, découvrir de magnifiques paysages et surtout partager des moments forts entre amis. 

 I love Running !