Après avoir eu le malheur de "goûter", un peu par hasard, à la course à pied en 2008, je me suis découvert une passion pour ce sport qu'est le trail.
Un sport d'addiction, où chacun peut y trouver du plaisir, une motivation, des défis à relever.
Un sport qui permet de découvrir de nouvelles contrées, des paysages, des ambiances uniques, des personnages.
Un sport de partage, où les derniers côtoient les premiers, où l'on partage des valeurs.
J'ai longtemps hésité avant de créer ce blog, car loin de moi l'idée de me mettre en valeur (ceux qui me connaissent n'en douteront pas en instant), je tiens surtout ici à vous faire partager ma passion, au travers de mes récits de courses et des tranches de vie vécues depuis quelques années sur les sentiers...et pourquoi pas vous transmettre ce virus qu'est le trail et plus particulièrement l'ultra trail!



mardi 19 mars 2019

Retour sur le long avec les 51km du Trail du Garlaban



Afin d’être fin prêt pour mes ultras estivaux, il faut bien commencer à augmenter les distances de course depuis ma reprise fin janvier et c’est dans cette optique que j’ai décidé de m’aligner au départ du 51km du trail du Garlaban.
Avec un depart à 6H30, j’ai l’impression de partir pour un ultra sachant que mon réveil m’a sorti du lit à 4H30. Encore un peu endormi je pars m’échauffer avec Sophie et Laurie venues pour faire un bloc d’entrainement et qui finiront en tête, bravo les filles !
Les 500 premiers mètres après le départ se font un peu dans l’affolement général car aucun balisage n’est présent, tout le monde se trompe d’itinéraire mais tout rentre assez vite dans l’ordre et chacun reprend sa place. Je suis en tête mais rapidement deux concurrents me doublent et sortent leurs bâtons pour affronter la première bosse sur un rythme de costaud.  Je m’accroche à eux et nous voilà parti tambour battant tous les trois. Les km passent mais je sens que le rythme est élevé pour un 50km. Volontairement je lâche le pied et les laissent partir  en me disant qu’ils jouent l’intox et vont finir par ralentir. J’en profite également pour contempler le magnifique massif du Garlaban avec le soleil levant qui joue à cache-cache avec la brume matinale. Je suis zen et confiant.

Au bout de 2 heures de course, j’ai toujours mes deux compères en ligne de mire et m’amuse à calculer notre écart qui tourne autour des 2 min. J’attends patiemment la montée vers la croix du Garlaban pour tenter de les recoller.  La pente augmente et je garde un bon rythme pour revenir mais je constate, en vain, que ca ne marche pas car eux aussi montent très fort avec leurs batons. Je me résigne alors à poursuivre mon effort et espère qu’ils diminueront le rythme au fil de km pour tenter de revenir.
Malheureusement, au bout du km 30 c’est moi qui commence à fortement diminuer le rythme. Il me manque encore du volume dans l’entrainement et je commence à accuser sévèrement le coup : les jambes sont raides, j’ai mal au dos, je sert les dents pour relancer sur les parties plates et souffre à changement de rythme. J’essaye alors de prendre du recul et m’en amuse de me dire que j’avais presque oublié que ces sensations vont être celles que je vais retrouver dans quelques mois sur les ultras. Je me mets alors dans ma bulle et sais qu’à un moment la forme reviendra à condition de continuer à bien s’alimenter et boire.  Les kilomètres passent, je suis toujours dans le dur mais insiste pour relancer dès que possible afin de limiter l’écart avec les deux premiers qui sont maintenant à 10min et surtout éviter que le 4ième ne revienne sur moi. C’est bon j’ai basculé dans mon mode ultra traileur et arrive à garder du plaisir dans cette souffrance. Le passage au dernier ravito à 8km de l’arrivée me redonne du baume au cœur et je repars comme un sous neuf à l’assaut de la tête de course. Je me régale en descente, relance avec plaisir sur les parties de piste….je suis reparti pour 50km de plus s’il le faut !

Dernière descente à fond dans les singles cassants à doubler les concurrents du 29km, j’ai la banane, et franchi enfin la ligne d’arrivée en 6h01, 3ième  au scratch,  sous les ovations de mes collègues de team Mandy (et Gab) et Yohan ainsi que mes parents. Mes deux compères aux bâtons viennent me voir pour échanger sur notre course. Ils m’apprennent que ce sont deux potes Savoyards, d’ou les bâtons et le fait qu’ils montaient aussi très fort. On en rigole ensemble et me félicitent également de pas trop me trainer en montée pour un sudiste! Je leur promets une revanche sur leurs terres dans les Alpes !

Maintenant on va reprendre l’entrainement et surtout le volume en vue du trail du Roc de la Lune fin avril avec 80km…je suis presque inquiet sur cette distance !!! Mais tant que le plaisir est là !