Après avoir eu le malheur de "goûter", un peu par hasard, à la course à pied en 2008, je me suis découvert une passion pour ce sport qu'est le trail.
Un sport d'addiction, où chacun peut y trouver du plaisir, une motivation, des défis à relever.
Un sport qui permet de découvrir de nouvelles contrées, des paysages, des ambiances uniques, des personnages.
Un sport de partage, où les derniers côtoient les premiers, où l'on partage des valeurs.
J'ai longtemps hésité avant de créer ce blog, car loin de moi l'idée de me mettre en valeur (ceux qui me connaissent n'en douteront pas en instant), je tiens surtout ici à vous faire partager ma passion, au travers de mes récits de courses et des tranches de vie vécues depuis quelques années sur les sentiers...et pourquoi pas vous transmettre ce virus qu'est le trail et plus particulièrement l'ultra trail!



dimanche 10 février 2019

Retour aux affaires sur le trail de Bormes


Quelle belle journée ! Ce dimanche matin, je me lève avant le soleil pour rejoindre le trail de Bormes et épingler mon second dossard de ma nouvelle vie de traileur. Je retrouve mes routines entre petit déjeuner d’avant course, préparation du matériel et échauffement en vue d’un départ rapide vu le format de 30km. Je n’ai pas forcement d’objectif hormis celui de continuer à retrouver mes sensations, me faire plaisir et essayer d’accrocher la tête de course. Nous sommes à quelques secondes du départ, le temps de plaisanter un dernier instant avec les amis traileurs varois et s’encourager avec Lisa qui m’a accompagnée sur cette course.

Le départ n’est pas très rapide mais je reste en seconde ligne pour ne pas mettre le feu aux poudres. Je fais bien car dès la première cote j’ai du mal à accrocher et me retrouve 6ième isolé derrière le peloton de tête. Je fais mon bout de chemin en solo, en gérant mon effort bien que je sois quasi à fond. Les kilomètres passent et je suis toujours seul. Je reste à l’écoute de mes sensations, prends un maximum de plaisir en descente et constate que mon genou tient largement malgré les appuis que je lui inflige. Au ravito, j’aperçois Francois Mourgues, parti en tête qui est pris en charge par les secouristes. Il me dit que tout va bien mais il s’est tordu la cheville. Je repars et continue ma course sur mon rythme soutenu. A mi course, je me retrouve alors 3 ième, à 10 min des premiers mais au coude à coude avec le 4ieme. Impossible de s’extraire, on se tiens et n’arrivons pas à nous départager. J’essaye d’entamer la discussion mais vu que nous sommes dans le rouge tous les deux les échanges sont brefs.  Au ravito, je suis obligé de remplir ma flasque alors que lui ne s’arrête pas. Ces 20 petites secondes de retard me mettent la pression et je dois cravacher pour revenir. Dernière grosse montée du parcours, je suis dans ses talons et constate qu’il puise un peu plus que moi vu que j’arrive à le suivre en marche rapide alors que lui s’efforce à trottiner. Un peu avant le sommet je tente l’accélération et relance comme un fou sur les crêtes techniques. J’arrive à créer un peu l’écart et le perdre en visuel. En revanche l’hypo se fait sentir et les jambes se redissent. J’avale tout ce qu’il me reste à savoir un fond de gel et une barre Atlet. Je suis dans le dur mais continue l’effort pour conserver cet écart qui semble tenir. Peu à peu je commence à réaliser que je tiens surement mon podium scratch vu qu’il ne reste que 5 km. Mais rien n’est joué. Me sentant traqué, je maintiens la pression tout en essayant de gérer l’effort pour ne pas exploser. Je me retourne de temps en temps et ne vois personne à l’horizon. Je sais alors que le trou est fait et que si je maintiens le rythme il ne reviendra pas.
Dernière descente, il ne reste plus que 2km, je sais alors que le podium est joué sauf chute. Un signaleur m’indique alors que je suis second et non troisième car ca a explosé devant. Je réalise alors que le podium scratch est acquis. Je pense alors immédiatement à mes déboires de 2018, mon opération, ma rééducation, à tous ceux qui m’ont dit que je ne reviendrai que plus fort (même si je n’y croyais pas) et à Stephane Bouchic et Mathieu Benalloul mes kinés, à qui je dédicace ce podium. Je pousse un cri de rage où de joie je ne sais pas, et j’ai les larmes aux yeux. Je ne lâche rien et dévale jusqu'à la ligne d’arrivée heureux comme jamais de ce super retour à la compétition.
La volonté et la ténacité permettent beaucoup de chose. Je suis comblé de retrouver ma passion, la saveur des podiums et du dépassement de soi mais surtout le plaisir de courir avec les amis traileurs.
Je remercie une fois de plus mes kinés, mes proches, mes coéquipiers de team qui m’ont soutenu durant toute l’année 2018 et aussi mon partenaire EnduranceShop 13 pour son soutien sans faille. La saison 2019 est lancée…il n’y a plus qu’à prendre du plaisir sur les sentiers.