Après avoir eu le malheur de "goûter", un peu par hasard, à la course à pied en 2008, je me suis découvert une passion pour ce sport qu'est le trail.
Un sport d'addiction, où chacun peut y trouver du plaisir, une motivation, des défis à relever.
Un sport qui permet de découvrir de nouvelles contrées, des paysages, des ambiances uniques, des personnages.
Un sport de partage, où les derniers côtoient les premiers, où l'on partage des valeurs.
J'ai longtemps hésité avant de créer ce blog, car loin de moi l'idée de me mettre en valeur (ceux qui me connaissent n'en douteront pas en instant), je tiens surtout ici à vous faire partager ma passion, au travers de mes récits de courses et des tranches de vie vécues depuis quelques années sur les sentiers...et pourquoi pas vous transmettre ce virus qu'est le trail et plus particulièrement l'ultra trail!



mardi 23 août 2016

Mon défi du Col du Galibier

Pour une fois,  c’est un peu à la dernière minute que je me décide à m’inscrire sur le Trail du Galibier (46km et 3000D), avec une idée de « petit défi » derrière la tête ; celui de gravir le col du Galibier en courant le dimanche lors du Trail et enchainer le lendemain avec le Col en vélo du coté Maurienne puis Lautaret (ils sont fous ces traileurs !!!).
J’arrive donc le samedi sur Valloire histoire de récupérer mon dossard et de me mettre dans l’ambiance montagnarde : pas de pression du dossard, pas d’entrainement spécifique, je suis juste là pour profiter d’un we à la montagne et relever mon défi.

Dimanche matin, 7H00, il fait tout juste 8°C sur la ligne de départ. Les leaders doivent avoir froid car cela part très vite dès la première bosse. Comme à mon habitude, je laisse filer devant, surtout qu’aujourd’hui je suis là pour me faire plaisir, pour le fun, et non pas pour me mettre dans le rouge. Je me cale naturellement vers la 10ième place. On enchaine les 3 premières petites bosses de 400D+ assez rapidement, et je tente de travailler mes descentes pour gagner un peu de temps sur mes concurrents.
Nous sommes un groupe de 4 coureurs à nous lancer vers le point d’orgue de ce parcours avec 2 grosses ascensions dont la dernière au niveau du col du Galibier. Sur la première montée, je monte à mon rythme, toujours en dedans, ayant toujours en visuel devant ou derrière mon groupe de coureurs. Après plus de 3 h de course, nous entamons la dernière montée vers le col du Galibier. Envouté par le paysage et heureux d’être là, avec mon défi du we en ligne de mire,  je me décide à augmenter la cadence. Je distance progressivement mes compères pour me caler en 6ième position, l’idée étant de prendre le maximum d’avance en haut du Galibier pour ne pas me faire reprendre sur les 15 derniers km en descente.
Au niveau du col, il fait froid, mais je prends le temps de bien me ravitailler et échanger avec les bénévoles qui ne doivent pas avoir bien chaud. Voyant mes compères arriver au loin sur la crête, dans le brouillard, je repart du ravito et m’engouffre dans la longue descente vers Valloire.
Le paysage est toujours aussi beau, mais arrivé dans la vallée, le tracé semble interminable, avec un faux plat descendant à flan de rivière sur une large piste. Il faut faire le vide dans sa tête, et ne plus se focaliser sur ces dernier km sous peine de voir le mental s’effondrer. Je déconnecte le cerveau, et cours en attendant que sa passe. Pourtant fier de ma vitesse dans cette descente je vois un coureur revenir, il me double. Je le félicite pour sa descente. Je n’arrive pas à le suivre et tente juste de limiter l’écart en accélérant le rythme.
Après 5h53 de course, je franchi alors la ligne d’arrivée : Première mission du we accomplie avec en prime une 7ième place et l’honneur de monter sur la 3ième place du podium senior (que demander de plus !).



         Juste le temps de récupérer (Merci Meltonic et BVSport) et de rêver à tous ces paysages durant la nuit que le réveil sonne pour me rappeler qu’il est temps d’aller défier le Col du Galibier en vélo cette fois ci. Il fait toujours aussi frais, avec toujours 8°C. Le départ est difficile car les cuisses sont dures et pas moyen de faire tourner les jambes car la pente attaque directement à 9%. Ma crainte et de devoir renoncer durant l’ascension, car le vélo de route est loin d’être ma spécialité, et là je me lance dans un col Hors Catégorie en haute altitude. Au final, le coté mythique de ce col, les paysages et les autres cyclistes me feront tenir le coup et me permettrons de mener à bien mon défi du we…3 fois la montée au col du Galibier !


lundi 1 août 2016

Vars Mountain Trail ou le triple KV

Arrivée la veille du départ pour profiter de l’ambiance montagnarde et partager un repas d’avant course avec les amis, c’est dans un esprit « vacances » que j’aborde ce Vars Moutain Trail avec au programme 42km pour 3200D+ repartis sur trois grosses bosses, soit 3 kilomètres verticaux.
Le départ n’es pas trop matinal, 8h00, ce qui laisse le temps de bien se préparer et s’échauffer. L’ambiance est conviviale sur le départ, le temps de s’encourager entre amis avec Sébastien Nain, Julien Germain, Vincent Chautard, thomas Thiebaid, Shaun Jackson…
Une fois le chrono lancé, ca part assez cool ce qui me permet de rester dans le groupe de tête. Assez vite, des petites accélérations se font sentir. Je m’accroche, mais mon cardio et mon aisance respiratoire me rappellent rapidement à l’ordre : aucune puissance, je plafonne à 165bpm et souffle comme un bœuf. Tour à tour, les amis me doublent avec un petit mot d’encouragement car ils voient que ca ne va pas! Après 30 min d’effort j’arrive au col de Vars. Je dois être 15ième, je suis toujours à bout de souffle et je commence à être nauséeux. Et oui, un ultra ca use et je suis surement encore sur la fatigue de l’ultra de Corse sachant que je n’ai pas trop coupé l’entrainement depuis.

Voyant que ca ne va vraiment pas je me dis que tant pis, je passe en mode « rando », je vais profiter aujourd’hui, faire une belle balade. Après quelques km, je cogite toujours sur mon état de forme du jour, et me dit que je suis avec un dossard sur le torse et que je ne suis pas là pour randonner. Bref, je n’ai pas la forme, mais allons y faisons nous mal, allons puiser dans le peu d’énergie que nous avons. Vu que je n’avance pas en montée, il me reste les descentes pour attaquer même si ce n’est pas ma spécialité.  Une fois la première bosse franchie, à 2700m d’altitude, je prends les choses en mains et relance sur la grande descente de 8km pour tenter de revenir. Arrivée en bas, au niveau d’un ravito, je tombe sur Seb Nain qui est heureux de me revoir. Je repart du ravitaillement quelques minutes après lui mais arrive à le garder en visuel dans le sentier en lacet qui monte raide en sous bois. Je fais l’effort de me remettre dans le rouge pour le rejoindre.  Il deviendra alors mon compagnon du jour, sachant que lui souhaite rester en dedans aujourd’hui et décide donc de m’accompagner et me challenger pour que je garde un bon rythme.

Soudain au milieu de nul part, nous reconnaissons le son caractéristique du Vuvuzela de notre Galinette Laurie qui est là pour nous encourager. Cela me fait du bien, elle nous suit quelques centaines de mètres, histoire de bavarder un peu, et nous immortaliser sur la pellicule.

Je suis tellement enivré par le paysage grandiose, et l’altitude que je me permets à tord de relancer sur la crête en faux plat montant. Mais quelques instants plus tard, je me sens vidé, je commence à voir des étoiles. Seb décide de descendre cool pour ne pas se bruler les cuisses pour la dernière montée, mais j’ai tout de même du mal à suivre. Je gère ma descente au mieux en m’alimentant, en essayant de rester lucide pour ne pas chuter.






Arrivée en bas au dernier ravito, je suis dans ma bulle, fatigué. Je me concentre sur l’essentiel : remplir mon camelback, m’alimenter correctement et repartir. Nous voilà donc repartis pour affronter le dernier kilomètre vertical de la journée. Je sais qu’il sera éprouvant et que ce sera mon juge de paix. Seb fait tout pour que je m’accroche mais ma progression est lente. Je souffre intérieurement, j’ai mal à la tête, mes cuisses sont lourdes, j’ai le souffle court, mais je me fais un point d’honneur à ne jamais m’arrêter pendant ces 1000m de D+.
Arrivé en haut, je rencontre un autre amis de trail, Ludovic Gouge, ce qui me donne une fois de plus un peu de force pour relancer sachant qu’il ne reste quasiment plus qu’a descendre. Epuisé, je lâche un peu le pied dans la descente sur Vars, mais assez vite, Shaun, avec qui on a fait l’élastique depuis le début de course, reviens sur moi. Je le laisse me doubler comme une fusée mais tente de le suivre à distance pour qu’il m’amène jusqu’au l’arrivée.
Après 5h56 dans le rouge, je franchis enfin la ligne d’arrivée, à la 10ième place, accueilli par mon compère du jour Seb, Laurie et Shaun.
Mission accomplie, je me suis fait mal mais suis heureux car je me suis battu et j’ai tout donné.

ùAvec un peu de recul, ce trail résume complètement la définition que je me fais de ce sport, à savoir, se surpasser, quelque soit son objectif, découvrir de magnifiques paysages et surtout partager des moments forts entre amis. 

 I love Running !