Après avoir eu le malheur de "goûter", un peu par hasard, à la course à pied en 2008, je me suis découvert une passion pour ce sport qu'est le trail.
Un sport d'addiction, où chacun peut y trouver du plaisir, une motivation, des défis à relever.
Un sport qui permet de découvrir de nouvelles contrées, des paysages, des ambiances uniques, des personnages.
Un sport de partage, où les derniers côtoient les premiers, où l'on partage des valeurs.
J'ai longtemps hésité avant de créer ce blog, car loin de moi l'idée de me mettre en valeur (ceux qui me connaissent n'en douteront pas en instant), je tiens surtout ici à vous faire partager ma passion, au travers de mes récits de courses et des tranches de vie vécues depuis quelques années sur les sentiers...et pourquoi pas vous transmettre ce virus qu'est le trail et plus particulièrement l'ultra trail!



dimanche 28 mai 2017

Un Beaver Trail Vite vite !!!

Avec mon tendon de cheville toujours « sensible », c’est avec sagesse mais aussi regret que j’avais décidé de réduire mon volume de courses prévues pour ce we de l’Ascension où je devais initialement enchainer les formats de 45km du THP puis du BeaverTrail. Mon nouveau programme, aussi intense, mais beaucoup moins traumatisant pour la cheville fut  le CitaTrail du THP le vendredi soir où la victoire en relais avec le Team nous à couté à tous une paire de poumon, l’ascension de la Montagne de Lure le lendemain en vélo en « recup » avec 105km et 1800D+, suivi du parcours « kid » de 15km du Beaver trail le dimanche.
Le réveil du dimanche est un peu difficile après cette belle première partie de we passée avec le team autour du THP, mais j’essaie de rapidement me concentrer sur l’objectif du jour même si je sais déjà que ce Beaver Trail sera trop rapide à mon gout. Une bonne demi-heure avant le départ, je pars m’échauffer en plaçant  quelques accélérations  afin d’être chaud et opérationnel dès le départ. Juste le temps de faire un rapide briefing  que le départ est donné. Tellement convaincu que ce trail sera ultra rapide, je prends en main la course et impose inconsciemment un rythme assez (trop) rapide. Les premiers km sur une large piste commencent à étirer le peloton. Nous nous retrouvons à deux à mener la course à rythme de 16 km/h et je suis alors heureux d’avoir mes Terrex Agravic Speed au pied pour cette séance de vitesse. Je m’étonne de pouvoir contenir cette horde de coureur durant ces quelques kilomètres mais subitement, je sens que ma vitesse commence à diminuer avec une sensation de fourmillement dans les jambes. Sans pouvoir faire grand-chose, je vois alors quelques coureurs me doubler. J’essaie de m’accrocher mais je subis, je ne suis pas dans ma zone de confort d’ultra trail, je suis à la limite de la nausée. Je ne m’imagine même pas avaler un gel ou bien m’hydrater. Je suis alors 8ième, à la dérive, et le moral en prend un coup. Je me dis que je vais finir en mode randonnée et profiter du paysage mais c’est tout de même râlant sur un parcours aussi cours. Tellement cours et intense que quelques minutes plus tard, toujours dans le doute de savoir je ralenti ou non, je vois que j’arrive un peu à revenir sur le groupe de devant. 
Allez go, je suis là pour me mettre dans le rouge, donc je profite de ce moment de mieux pour recoller à mes poursuivants et reprends les reines de ce groupe. Au pied de la dernière « grosse » montée, j’arrive à creuser l’écart et seul un coureur s’accroche. Je le sens moins à l’aise que moi dans le technique et profite alors d’une petite descente raide pour prendre un maximum de risque et le distancer d’une centaine de mètre. Pas le temps de s’arrêter au ravito, je relance et maintien la vitesse en montée pour garder mon écart mais je souffre. Encore une petite descente ou j’essaie encore d’accroitre de quelques mètre mon écart. C’est chose faite, il ne reste plus que 2km et l’écart doit être de 200m. Il me suffit de gérer l’écart. Je franchi la ligne en 1h15 en déroulant, heureux de mettre bougé sur cette course. Aucune idée de mon classement, je suis pourtant 4ième (et 1ier senior), ce qui me donne encore plus le sourire.
Une bonne expérience de se confronter à une distance si courte où l’on s’aperçoit que tout est différent de l’ultra : pas le temps, ni l’envie d’ailleurs, de boire où manger, ne pas gouter aux joies du ravito, à peine la voix pour dire bonjour ou merci aux bénévoles et spectateurs, essayer de se battre sans cesse pour gagner une place ou creuser un écart avec les coureurs (même si cela est resté bon esprit entre nous). Bref je me suis bien amusé au final et ma cheville me remercie de ce we !
L’après midi, un peu en manque de distance, j’ai ressorti le vélo pour une petite sortie de décrassage sur les routes que je parcourais quand j’étais ado entre Poulx et Uzès. Un we bien rempli grâce à  la complicité et au partage avec mon Team EnduranceShop 13, à Eric Andreo et toute l’Equipe du Beaver trail qui nous a offert un sublime trail malgré les grains de sels qui n’ont pas réussi à mettre à mal l’organisation de la course, et une fois de plus à mon équipe de kiné de Gardanne qui fait au mieux pour soigner ce tendon rebel !

Comme on dit dans la team : « We love Running (and cycling ;-) ! »